Préavis de grève à la police municipale de Nice
Pour répondre au risque d’attentats, Nice veut davantage d’agents sur le terrain. La réorganisation en cours des week-ends travaillés en plus fait grincer des dents
Des policiers municipaux de Nice ont le blues. Et ils le font savoir par l’envoi, hier, d’un préavis de grève du 23 au 27 janvier. En pleine négociation de la réorganisation de la police municipale et à trois jours d’un comité technique sur ce sujet, le syndicat FO met la pression. « Nous défendons le principe d’un week-end travaillé sur deux », souligne Elodie Roux, secrétaire départementale FO des agents territoriaux. Un policier municipal niçois, anonyme, évoquait hier sur BFMTV, un stress post-attentat et dénonçait, en filigrane, des problèmes de management. Seize policiers, contre la réforme de leur emploi du temps, viennent d’ailleurs d’être sanctionnés pour une manifestation qui remonte au 30 août.
« Une attente des Niçois »
La police municipale niçoise, l’une des plus puissantes de France, s’est retrouvée en première ligne lors du massacre du 14-Juillet. Elle n’a pas non plus été épargnée par les polémiques dans les semaines qui ont suivi. Et le climat reste quelquefois
tendu dans la Baie des Anges entre les polices nationale et municipale L’entourage du maire Philippe Pradal relativise la grogne de sa police, rappelle que cette réorganisation (en pleine négociation avec les organisations syndicales) répond à l’attente des Niçois. Philippe Pradal et Christian Estrosi, premier adjoint chargé de la sécurité, demandent aux poli-
ciers de travailler « quatre samedis supplémentaires par an ». En contrepartie, une prime annuelle de 900 euros leur sera allouée. Deux cent vingt-huit policiers municipaux sur un effectif de 420, seraient impactés par la réforme. « Au moins 150 collègues sont hostiles à travailler des week-ends en plus. La réforme conduit à seulement 18 week-ends de repos et 9 dimanches de repos par an. La prime représentera 60 euros net par mois. Tout cela risque de compliquer la vie de nombre d’entre nous : famille monoparentale, divorcés avec des gardes d’enfants alternées », critique Elodie Roux. Un adhérent SPDM lui, dénonce « un projet qui conduira à travailler deux week-ends sur trois ».
policiers recrutés
À ces inquiétudes s’ajoutent, selon FO, « des niveaux de vigilance et de risque qui accentuent la fatigue de policiers municipaux ». La PM de Nice, « qui n’a jamais été impactée par les restrictions budgétaires », rappelle le cabinet du maire, doit encore se renforcer. L’effectif va passer à 550 policiers. Six millions d’euros seront également consacrés à l’achat de pistolets semi- automatique 9 mm. Une revendication longtemps portée par Christian Estrosi président de la Commission consultative des polices municipales. « Dans beaucoup d’autres villes, des agents n’ont qu’un week-end sur trois de repos, voire un sur six, rappelle un proche du maire. Et pour ceux qui ne pourraient se soumettre à la nouvelle grille, ils pourront rejoindre la brigade école qui ne travaillera pas le week-end. Chaque situation, individuellement, sera prise en compte. » Elodie Roux, qui prône le dialogue, veut croire que les revendications de ses adhérents seront entendues : « On accepte cette réforme à 90 %. Seuls 10 % posent problème. »