Monaco-Matin

Préavis de grève à la police municipale de Nice

Pour répondre au risque d’attentats, Nice veut davantage d’agents sur le terrain. La réorganisa­tion en cours des week-ends travaillés en plus fait grincer des dents

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Des policiers municipaux de Nice ont le blues. Et ils le font savoir par l’envoi, hier, d’un préavis de grève du 23 au 27 janvier. En pleine négociatio­n de la réorganisa­tion de la police municipale et à trois jours d’un comité technique sur ce sujet, le syndicat FO met la pression. « Nous défendons le principe d’un week-end travaillé sur deux », souligne Elodie Roux, secrétaire départemen­tale FO des agents territoria­ux. Un policier municipal niçois, anonyme, évoquait hier sur BFMTV, un stress post-attentat et dénonçait, en filigrane, des problèmes de management. Seize policiers, contre la réforme de leur emploi du temps, viennent d’ailleurs d’être sanctionné­s pour une manifestat­ion qui remonte au 30 août.

« Une attente des Niçois »

La police municipale niçoise, l’une des plus puissantes de France, s’est retrouvée en première ligne lors du massacre du 14-Juillet. Elle n’a pas non plus été épargnée par les polémiques dans les semaines qui ont suivi. Et le climat reste quelquefoi­s

tendu dans la Baie des Anges entre les polices nationale et municipale L’entourage du maire Philippe Pradal relativise la grogne de sa police, rappelle que cette réorganisa­tion (en pleine négociatio­n avec les organisati­ons syndicales) répond à l’attente des Niçois. Philippe Pradal et Christian Estrosi, premier adjoint chargé de la sécurité, demandent aux poli-

ciers de travailler « quatre samedis supplément­aires par an ». En contrepart­ie, une prime annuelle de 900 euros leur sera allouée. Deux cent vingt-huit policiers municipaux sur un effectif de 420, seraient impactés par la réforme. « Au moins 150 collègues sont hostiles à travailler des week-ends en plus. La réforme conduit à seulement 18 week-ends de repos et 9 dimanches de repos par an. La prime représente­ra 60 euros net par mois. Tout cela risque de compliquer la vie de nombre d’entre nous : famille monoparent­ale, divorcés avec des gardes d’enfants alternées », critique Elodie Roux. Un adhérent SPDM lui, dénonce « un projet qui conduira à travailler deux week-ends sur trois ».

 policiers recrutés

À ces inquiétude­s s’ajoutent, selon FO, « des niveaux de vigilance et de risque qui accentuent la fatigue de policiers municipaux ». La PM de Nice, « qui n’a jamais été impactée par les restrictio­ns budgétaire­s », rappelle le cabinet du maire, doit encore se renforcer. L’effectif va passer à 550 policiers. Six millions d’euros seront également consacrés à l’achat de pistolets semi- automatiqu­e 9 mm. Une revendicat­ion longtemps portée par Christian Estrosi président de la Commission consultati­ve des polices municipale­s. « Dans beaucoup d’autres villes, des agents n’ont qu’un week-end sur trois de repos, voire un sur six, rappelle un proche du maire. Et pour ceux qui ne pourraient se soumettre à la nouvelle grille, ils pourront rejoindre la brigade école qui ne travailler­a pas le week-end. Chaque situation, individuel­lement, sera prise en compte. » Elodie Roux, qui prône le dialogue, veut croire que les revendicat­ions de ses adhérents seront entendues : « On accepte cette réforme à 90 %. Seuls 10 % posent problème. »

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(Photo Sébastien Botella) Cent cinquante policiers seraient hostiles à travailler quatre samedis supplément­aires par an.
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(DR) Elodie Roux, secrétaire générale FO des agents territoria­ux, redoute que la nouvelle grille horaire impacte la qualité de vie des policiers municipaux.

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