A Bamako, les adieux de Hollande à l’Afrique
François Hollande et l’Afrique se sont dit chaleureusement adieu hier pendant le 27e sommet Afrique-France à Bamako, ultime visite programmée du chef de l’État français sur le sol africain. « De tous les chefs d’État français » , François Hollande « aura été celui dont le rapport à l’Afrique aura été le plus sincère et le plus loyal » , a loué le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, ouvrant le sommet en présence d’une trentaine de dirigeants africains. Quatre ans plus tôt, le 11 janvier 2013, une opération militaire française avait stoppé net une offensive de groupes djihadistes. Liés à al-Qaïda, ceux-ci s’étaient emparés du nord du Mali et menaçaient de déferler sur Bamako. « La France restera toujours au côté du Mali jusqu’à l’aboutissement du processus de paix, jusqu’à ce que l’État malien puisse avoir son autorité respectée sur l’ensemble du territoire malien » , a annoncé François Hollande hier. Beaucoup reste à faire cependant. De larges zones du territoire malien restent incontrôlées et Bamako ellemême était en état de siège pour accueillir le sommet.
Vingt-trois milliards d’euros sur cinq ans
Le chef de l’Etat s’est toutefois félicité : « Les terroristes ne contrôlent plus aucun ter- ritoire [au Mali, Ndlr], la démocratie a repris son cours, les élections ont eu lieu [...], l’économie repart et la réconciliation avec les accords d’Alger est en cours. » Aujourd’hui, a-t-il souligné, « les Africains » doivent assurer « la sécurité des Africains » et à ce propos, l’engagement pris par la France en 2013 de former 20 000 militaires africains par an a selon lui été « tenu » et « même dépassé » . Leur nombre sera « porté à plus de 25 000 » au cours des trois prochaines années. Au chapitre du développement, l’Agence française de développement (AFD) va augmenter de 15% ses engagements pour mobiliser 23milliards d’euros pour le continent dans les cinq ans à venir. Le président français a aussi annoncé le lancement d’un Fonds d’investissement franco-africain doté de 76millions d’euros sur 10 ans, le tout premier du genre. Conclusion lyrique de ce discours-testament : « Ensemble, la France, l’Afrique nous avons été capables de relever des défis et de faire avancer le monde [...], ensemble, l’Afrique, la France, nous avons été capables, aux Nations unies, de porter des objectifs de développement durable, l’Afrique, la France, ensemble, nous portons le message d’une réduction des inégalités à l’échelle planétaire. » Le sommet l’a applaudi debout.