Monaco-Matin

LIGUE  ( JOURNÉE) / MARSEILLE - MONACO ( HEURES) Numéro

Gaucher, technique, buteur, fin, Bernardo Silva régale la Ligue 1

- M. FAURE

On peut avoir le pied gauche le plus sucré de Ligue1et rester unhomme normal. Bernardo Silva, 22 ans, gagne des centaines de milliers d’euros, vit dans un paradis fiscal mais entretient une relation amoureuse avec une demoiselle qui, récemment, se trouvait en stage au service marketing de l’ASM. Sa compagne, la magnifique Alicia Verrando, souhaitait acquérir une expérience profession­nelle pendant que son conjoint humiliait la moitié des défenseurs du championna­t. De quoi donner lieuàdes conversati­ons incroyable­s au moment du repas. Dans un football de plus en plus physique, Bernardo Silva trimballe ses 64 kilos avec légèreté. Pour le gaucher, son art est avant tout une manière de penser. « Je pense que dans le football, le plus important, c’est la tête. C’est la façon de penser le jeu. Si tu penses bien le jeu, si tu as une bonne idée de comment jouer le match, c’est ça le plus important, pas besoin de physique ou de technique » évoque-t-il. Et comment Bernardo Silvapense le football ? Comme un numéro 10. A l’ancienne. Forcément. Frêle. Presque malade. Quand il entreen jeu face au Bayer Leverkusen avec son short un peu trop grandet ses allumettes en guise de jambes, c’est l’inquiétude qui domine. On est en octobre 2015 et personne ne sait qui est Bernardo Silva. Après tout, il a été prêté au e coeur de l’été alors que Jorge Mendesasem­blé découvrir l’existence du petitmoust­achu dans son portefeuil­le de joueurs. Fan du Benfica Lisbonne, il n’a jamais eu sa chance dans son club de coeur. « Au Benfica, il y avait un petit problème avec le coach, déjà. L’année où je pars, il y avait aussi énormément de bons joueurs. Il y avait Gaitán, Aimar, Salvio, Markovic... Ce n’était pas facile. Et moi, j’étais très jeune... J’ai fait tout mon possible pour pouvoir jouer avec les pros, mais malheureus­ement, je n’ai pas réussi. Mais je suis content de la tournure qu’a prise ma carrière, je ne regrette pas, j’ai joué la Ligue des champions, je joue dans une bonne équipe, c’est cool » , se remémoret-il avant l’Euro.

Gaucher exclusif

Un championna­t d’Europe qu’il regardera... sur son canapé. La cuisse en vrac. C’est sans doute la seule faille du garçon. Son physique, parfois, fragile. C’est aussi ça d’être un numéro 10 à l’ancienne. Un footballeu­r romantique. Avec lui, pas de grandes courses folles, pas de dribbles inutiles. Un seul pied - le gauche - et une conduite de ballequi rappelle celle d’uncertain Lionel Messi ont suffi à fairedu Portugais la vitrine de l’ASM. Débarqué en prêt lors de la saison 2014-2015, puis transféré définitive­ment en janvier pour un peu plus de quinze millions d’euros, Silva est l’un des symboles de la politique d’un clubmonéga­sque, tourné vers l’achat de jeunes talents. Depuis son arrivée, l’homme a joué 118 matches et envoyé 24 ballons dans les ficelles pour définitive­ment convaincre laVieille Europe que le garçon né en 1994 était la preuve vivante que les meneurs de jeu n’étaient pas morts. Même en Ligue 1 où, en général, on malmène les artistes, l’homme s’épanouit. Certains voient en lui le meilleur joueur du championna­t. Mais comme son entraîneur Leonardo Jardim, il n’oublie pas l’essentiel d’unmatch de football : gagner. « La Ligue 1, c’est physique et agressif. Avec beaucoup de joueurs travailleu­rs. Moi, même si parfois c’est frustrant, je préfère mal jouer et gagner que pratiquer un football flamboyant et perdre. » Sauf qu’avec BernardoSi­lva, il joue souvent bien quand son équipe l’emporte. Le hasard sans doute.

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(Photo AFP)
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