Benjamin Biolay à Cannes etMarseille
uteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste, Benjamin Biolay est un touche-à-tout de génie. En plus de vingt ans de carrière, ce brun ténébreux souvent comparé à Gainsbourg a accumulé, malgré son apparente nonchalance, succès et récompenses. Que ce soit pour ses propres albums(de Rose Kennedy en 2001 à La Superbe en 2009, puis Vengeance en 2012) ou à l’occasion de ses collaborations pour nombre d’artistes majeurs (Henri Salvador, Vanessa Paradis, Keren Ann, Élodie Frégé, Juliette Gréco, Françoise Hardy…) qui confirment l’évidence de son statut d’incontournable de la scène française. Palermo Hollywood, son dixièmealbum, se promène entre Paris et BuenosAires pourmieux raconter en quatorze nouveaux titres une audio pelicula où se croisent Ennio Morricone, ballade française, néo cubia, lyrisme et grand orchestre, percussions latines, rock et bandonéon électrique dans une nouvelle collection de chansonscommeautant de récits urbains. Plongé dans un carnet de route mélodique entre les
deux continents, on se délecte de ses arrangements classieux et discrètement sophistiqués.
Double nomination aux Victoires
Et on tombe sous le charme de ce songwriter poète, qui vient tout juste d’être nominé aux Victoires de la musique, à la fois en tant qu’artiste masculin et dans la catégorie album de chansons de l’annéepour Palermo Hollywood. En premièrepartie de cette soirée cannoise, la Marseillaise Clara Luciani constitueraune très belle découverte. À tout juste 24 ans, Clara Luciani sort aujourd’hui son premier EP (enregistré avec Benjamin Lebeau (The Shoes) et Ambroise Willaume (Sage), né d’un jet après un chagrin d’amour. Selon Otto Dix, peintre allemand dont la violence crue la fascine, tout art est exorcisme ; et en effet, Monstre d’Amour vibre d’une énergiebrute - l’énergie du désespoir, de la solitude, mais aussi de la renaissance. « Etendue dans le froid d’un été qui ne vient pas », Clara se métamorphose en créature tentaculaire et s’enfonce avec grâce dans l’obscurité des abysses, où sa voix singulière côtoie les guita- res électriques et la douceur du violoncelle. Soirée toute en clairsobscurs, donc. - Samedi 21 janvier à 20h30. Palais des Festivals. Tarifs : de 18 à 30€, moins de 26 ans 15 à 24 moins de 10 ans 10 Rens. 04.92.98.62.77. www.palaisdesfestivals.com. - Jeudi 2 février, à 20 heures. Le Silo, à Marseille. Tarifs : de 33 à 44 Rens. 04.91.90.00.00. www.silo-marseille.fr