Monaco-Matin

Le nouveau sous-marin de l’Ifremer conçu à LaGarde

L’institut de recherche a choisi la société Eca pour développer un véhicule autonome capable d’atteindre les très grandes profondeur­s. Développé à La Garde (Var), ce drone sera basé à La Seyne

- MA.D. mdalaine@nicematin.fr

Un joujou jaune, high-tech, à plus de deux millions d’euros. C’est en gros le montant du contrat qu’Eca Group, filiale du groupe Gorgé, vient de décrocher pour la conception d’un drone destiné à l’Institut de recherche pour l’exploratio­n de la mer (Ifremer). Une belle somme. Il faut dire qu’il ne s’agit pas non plus vraiment du premier robot venu. Cet AUV (pour Autonomous underwater vehicle en anglais, soit véhicule sous-marin autonome) est un bijou de technologi­e. De son petit nom « A6K », il sera capable d’atteindre une profondeur de 6000 mètres afin de cartograph­ier les océans. Pour de la recherche scientifiq­ue mais aussi l’industrie offshore.

Exploratio­n à haute performanc­e

L’engin sera ainsi utilisé par l’Ifremer pour « l’exploratio­n minière en haute mer, les inspection­s de pipeline de pétrole ou de gaz, les missions de sauvetage et l’exploratio­n des ressources minérales », détaille Claude Cazaoulou, le directeur commer- cial et développem­ent des affaires d’Eca Group, au pôle robotique de La Garde. Dans les faits, la conception du drone a déjà commencé dans la zone industriel­le de Toulon Est, où est basé Eca Group. En tant que maître d’ouvrage, l’Ifremer supervise le développem­ent du nouvel AUV, grâce à son expertise en ingénierie et en R& D, ainsi que ses moyens techniques et navals. « Innovant dans sa conception, son autonomie ou ses capacités de navigation, le système déploiera également une gamme complète de capteurs scientifiq­ues, explique Jan Opderbecke, responsabl­e de l’unité Systèmes sous-marins du centre Ifremer Méditerran­ée, à Brégaillon. L’AUV facilitera la production de représenta­tions géoréféren­cées des milieux marins en eaux profondes, à haute résolution et à multi-paramètres. » Bref, des cartograph­ies extrêmemen­t précises, permettant l’acquisitio­n de données acoustique­s, optiques, de propriétés physiques et chimiques et d’une imagerie par balayage laser. Les premières plongées dans les grands fonds sont prévues pour 2019. « A6K » viendra alors enrichir la collection d’engins sousmarins de l’Institut ( voir par ailleurs). « Il sera déployé à partir de navires de recherche océanograp­hique dans des missions impliquant d’autres véhicules d’interventi­on en eaux profondes, à commencer par notre ROV (pour Remotely operated vehicle en anglais, soit véhicule téléguidé) Victor 6000 et notre submersibl­e habité Nautile, poursuit Jan Opderbecke. Il est prévu que tous ces engins puissent même échanger des données en temps réel.

Un ancêtre nommé Epaulard

À noter qu’Eca Group et l’Ifre- mer n’en sont pas à leur première coopératio­n. « Nous avons construit une relation industriel­le très forte au cours des dernières années, confirme Claude Cazaoulou. Eca Group a récemment été impliqué dans le développem­ent du ROV hybride Ariane. Il y a plus longtemps, nous avions aussi développé des projets tels que l’Epaulard. » Si l’Epaulard goûte aujourd’hui un repos bien mérité sur les bords de rade, en face du site d’Ifremer, suscitant la curiosité des touristes de la navette maritime qui ne manquent pas de remarquer sa silhouette de gros poisson rouge, n’oublions pas qu’il fut un jour le tout premier sousmarin autonome inhabité au monde. Un engin de 3 tonnes capable de descendre à plus de 6 000 mètres et de prendre jusqu’à 5000 photos pour cartograph­ier les fonds marins. C’était il y a 37 ans. Le MoyenÂge de la robotique sous- marine.

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(PhotoDR) Le design du drone autonome de l’Ifremer, de son petit nom « AK », est encore susceptibl­e d’évoluer, assurent les ingénieurs d’Eca Group. Sa première plongée est, elle, d’ores et déjà prévue en .
 ?? (Photos L.M, D.L., M.G. et Ifremer) ?? Les engins de l’unité Systèmes sous-marins de l’Ifremer, à La Seyne (de gauche à droite, de haut en bas) : le ROV Victor , l’AUV Asterx, l’HROV Ariane et le sous-marin habité Nautile.
(Photos L.M, D.L., M.G. et Ifremer) Les engins de l’unité Systèmes sous-marins de l’Ifremer, à La Seyne (de gauche à droite, de haut en bas) : le ROV Victor , l’AUV Asterx, l’HROV Ariane et le sous-marin habité Nautile.
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