La mobilité de demain sera-t-elle électrique?
En marge du Salon international de l’automobile, qui s’est terminé hier, le Grimaldi Forum a accueilli des conférences sur la mobilité électrique. Réalité ou utopie? Éléments de réponse
Autonomie, recharge, coût: les véhicules électriques suscitent de nombreuses interrogations. Même si la plupart des constructeurs automobiles tendent vers une mobilitéplus éco-responsable en produisant des gammes de véhicules électriques ou hybrides, les Français ne sont pas complètement convaincus. Mais où en est-on réellement? Le forum organisé vendredi sur la question, en marge du salon de l’auto, a cherché des réponses. On apprend ainsi que, selon les prévisions de l’ONU, le nombredevoitures particulières et de véhicules utilitairesdevrait atteindre 1,6 milliard d’ici 2030. Il est donc avant tout question de santé publique et la transition vers l’électrique semble nécessaire.
Les constructeurs attendus au tournant
L’Europe pousse d’ailleurs les constructeurs à avoir une moyenne d’émission de CO2 inférieure à 95 g/km d’ici 2020, un objectif ambitieux mais réalisable. La mise en place de véhicules électriques en libre-service dans certaines grandes villes de France, comme les Autolib’ à Paris, a montré que les consommateurs étaient prêts pour cette transition. Depuis 2011, 170 millions de kilomètres ont été parcourus par les 4000 véhi- cules électriques mis à disposition dans la capitale. Un succès pour le groupe Bolloré qui compte se développeràLondres, Singapour ou encore Los Angeles. Même si Nissan reste le leader mondial de la mobilité 100% électrique avec la Nissan Leaf (19700 euros), de nombreux constructeurs se sont alignés en créant leurs propres véhicules, à l’instar de Renault et sa Zoé (23600 euros). Mais certains ne font pas le choix du 100% électrique afin de faciliter la transition pour les consommateurs. C’est le cas de Lexus qui opte pour l’hybride avec la RX ou encore la IS. L’autre challenge des constructeurs porte sur l’autonomie. Les marchés se multiplient avec des véhicules haut de gamme pouvant aller jusqu’à 600 km, c’est-àdire autant qu’une voiture à essence. Quand on sait que le coût d’un plein s’élève à environ 1,50 euro les 100 km, le calcul est vite fait. L’objectif est donc simple: développer un marché de l’automobile électrique pour que les pratiques puissent se standardiser.
Les industriels eux aussi concernés
L’électrique, ce n’est pas seulement les constructeurs. Les groupes industriels doivent, eux aussi, se mettre à lapage. C’est le cas d’EDF, qui est au centrede la question de la recharge à domicile. Plus récemment, le groupe a développé une offre de recharge en copropriété, une des réticences principales des Français à opter pour l’électrique. Eh oui, vous pourrez désormais recharger votrevoitureélec- trique dans votre parking d’immeuble. Une petite révolution. Renault est d’ailleurs partenairedecette offre puisque l’entreprise propose une aide de 500 euros pour l’installation d’une prise en copropriété lors de l’achat d’un véhicule électrique. Il ne reste plus qu’à sauter le pas.