Les Français inquiets pour les services publics
Un sondage fait état des craintes des citoyens pour ce secteur, qu’ils estiment oublié dans les débats électoraux
Inquiets. Trois Français sur quatre craindraient une dégradation de leurs services publics locaux. C’est en tout cas ce que montre un sondage Odoxa réalisé entre le 3 et 13 janvier dernier pour l’Institut de la gestion déléguée, une fondation d’entreprises pour promouvoir la « performance des services publics » . 1010 Français ont été interrogés via Internet, ainsi que 3055 Européens.
Les Français sont satisfaits de leurs services publics
Premier constat : les Français sont majoritairement satisfaits (à 54% contre46%) de leurs services publics locaux. L’institut de sondage a comparé ces résultats à ceux de cinq autres pays européens. Chez nos voisins latins, Espagnols et Italiens, unemajorité d’habitants se disent mécontents de leurs services publics, contrairement à l’Allemagne (74% de satisfaits) et l’Angleterre. Avec 58% de satisfaits, elle obtient un score à peu près équivalent à celui observé en France – ceci alors que le niveau d’attente y est traditionnellement moins fort.
Ils considèrent que c’est un avantage concurrentiel
Une preuve de cettesatisfaction des Français envers leurs services publics, locaux et nationaux? Ces secteurs sont les seuls pour lesquels une majorité de Français estime être mieux servie que ses voisins européens (à l’inverse, ils ne sont que 11% à le penser concernant la lutte contre le chômage).
Ils sont les plus pessimistes pour l’avenir
Mais alors que 41% des Européens considèrent que leurs services publics vont « plutôt s’améliorer » , 75% des Français les voient se dégrader dans le futur. C’est le plus fort pourcentage parmi les pays européens sondés. Ils sont autant à se déclarer « inquiets » àpropos de cette dégradation. Une inquiétude partagée dans des proportions comparables quelle que soit l’orientation politique: à 81% chez ceux se situantàgauche, 75% chez ceux qui se disent proches du Front national et enfin 68% chez les sympathisants de droite (hors Front national).
Un sujet absent de la campagne présidentielle
Alors qu’ils sont unanimes (84%) pour direque cet aspect est important à leurs yeux, ils sont 74% à juger que cette thématique de l’investissement dans les services publics est jusqu’ici absente des débatsélectoraux. Six Français sur dixaffirmentmême qu’ils tiendront compte lors de leur vote des propositions sur cette question. Sauf qu’il va falloir fairepreuve de pédagogie d’ici là: ils sont 72% à ne pas avoir « compris où et comment les économies dans la dépense publique promises par beaucoup de candidats » s’opéreront.