Monaco-Matin

CHAMPIONNA­TS DU MONDE Les Français loin du compte

Si l’équipe de France a décroché deux médailles d’or, elle repart de Saint-Moritz avec un bilan très en deçà de son objectif, plombé par les échecs successifs de son leader Alexis Pinturault

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Un seul titre individuel en slalom géant avec TessaWorle­y et une victoire dans l’épreuve par équipes : le ski alpin français repart des Mondiaux de Saint-Moritz avec un bilan loin des ambitions affichées et devra tirer les leçons de la faillite de son leader Alexis Pinturault, encore en échec hier dans le slalom. Après les trois médailles décrochées à Vail et Beaver Creek en 2015, à savoir l’or pour Jean-Baptiste Grange en slalom et les deux médailles de bronze de Pinturault en géant et d’Adrien Théaux en Super-G, le DTN Fabien Saguez avait cette fois fixé un objectif très (trop?) ambitieux de cinq médailles. Mais à cause de l’échec des descendeur­s, de Pinturault et des slalomeurs, le compteur est resté bloqué à deux breloques. En 2013, la France était revenue des Mondiaux de Schladming avec 4 médailles dont 2 titres, le même bilan que 2 ans plus tôt à Garmisch-Partenkirc­hen. Il faut remonter aux Mondiaux de 2007 à Are en Suède pour retrouver un pirebilan, avec l’uniqueméda­ille de bronze de Grange en slalom et à 2003, déjà à Saint-Moritz, avec un zéro pointé.

« Très mauvais »

Favori à la fois en combiné, dont il a conservé cette année le petit Globe et en slalom géant, avec trois victoires cette saison, « Pintu » a semblé céder sous la pression. Hier, il a de nouveau échoué, chutant dans la première manche d’un slalom remporté par l’Autrichien Marcel Hirscher, qui repart lui avec 2 titres (voir ci-dessous). Seule éclaircie : la victoire dans l’épreuve par équipes. 10e du combiné, puis 7e du géant dont il était l’un des favoris, le skieur de Courchevel le reconnaît : « Je fais des Mondiaux mauvais, très mauvais » . « Quand je suis arrivé ici, j’étais très fatigué » , a-t-il expliqué hier, indiquant qu’il pourrait allé- ger son calendrier l’an prochain avant les jeux Olympiques. Médaillé de bronze olympique en géant à Sotchi, à 25 ans, celui qui a dépassé la légende Jean-Claude Killy au nombre de victoires en Coupe du monde (19) court encore après un premier titremondi­al individuel, qui lui donnerait enfin une place incontesta­ble au panthéon du ski français. Car le skieur n’en finit pas de décevoir, voire d’agacer, lui qui s’entraîne en marge de l’équipede France, bénéficie des moyens généreux de son sponsor Red Bull et ne dormait pas pendant les Mondiaux dans l’hôtel des Bleus. Ce qu’on lui reproche? De s’isoler du groupe. Pinturault vit une grande partie de l’année à Innsbruck et a confié sa communicat­ion à sa compagne Romane Faraut.

La vitesse au ralenti

Avec pour meilleur résultat en descente la 10e place de Brice Roger et la 25e de Tiffany Gauthier, la vitesse française n’a pas brillé. Depuis Marion Rolland, championne du monde de descente en 2013 et désormais retraitée, aucun tricolore n’a accédé au podium en descente. Une raison d’espérer, à un an des JO : Jean-Luc Crétier était devenu champion olympique de descente en 1998 à Nagano sans avoir jamais remporté une seule épreuve de Coupe du monde...

 ?? (Photo AFP) ?? Hier, lors du slalom de clôture, Alexis Pinturault s’est emmêlé les pinceaux dès la première manche. La chute finale !
(Photo AFP) Hier, lors du slalom de clôture, Alexis Pinturault s’est emmêlé les pinceaux dès la première manche. La chute finale !

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