Monaco-Matin

Post-humanisme, le sujet qui bouscule les idées Le débat

Le post-humanisme attire ou révulse. Fondamenta­l pour notre société, le sujet donne à réfléchir. Il était au coeur de la conférence 2017 de l’Azur Festival Films d’Entreprise

- CHRISTELLE LEFEBVRE

Lechirurgi­en et business angel Laurent Alexandre en est convaincu: aujourd’hui est né un être humain qui vivra mille ans. Les progrès réalisés par les biotechnol­ogies en ce XXIe siècle lui permettent de l’affirmer. La lutte contre lamort est engagée dans la Silicon Valley et elle est en pleine accélérati­on. Le post-humanisme, fusion de l’homme et de la machine, et son cousin le transhuman­isme, défenseur de l’homme augmenté par la technologi­e ont fait leurs adeptes et leurs anti à Nice lorsde laconféren­ce annuelle de l’Azur Festival Films d’entreprise. C’était le but de l’associatio­n: provoquer le début d’une réflexion individuel­le sur le sujet. Les cinq idées à retenir du débat.

. Tuer la mort: le combat de Google

Google est l’undes fers de lance du post-humanisme. Son projet est de tuer la mort. L’entreprise possède déjà un tiers de l’expertise de l’intelligen­ce artificiel­le du monde. Qu’il s’agisse de voiture, maison, médecine, robotique, le moteur de recherchea­acheté 171 sociétés qui travaillen­t en la matière. Mais l’ingénieur brevets Gérard Bonneau le souligne: Googlen’est pas seule, d’autre comme IBM et Microsoft s’y intéressen­t de très près. Sur 8000 brevets déposés par IBMen2016, 2700 concernent l’intelligen­ce artificiel­le.

. La France en retard

La France est très en retard sur le marché de la robotique et de l’intelligen­ce artificiel­le. Elle a tant échouéàpre­ndrepositi­on qu’elle est absente de ce bac à sable technologi­que. Nous contentero­nsnous des miettes de la robotique?

. Comment encadrer?

La question n’est plus de savoir si l’intelligen­ce artificiel­le sera ou ne sera pas, mais comment l’encadrer. Même Google a son comité d’éthique pour réfléchir àson pouvoir. En 2016, avec Amazone, DeepMind, Facebook, Microsoft et

IBM, il a créé Partnershi­p on Artificial Intelligen­ce, une organisati­on à but non lucratif principale­ment axée sur l’éthique. Le but avoué est de recommande­r des bonnesprat­iques et d’étudier des angles comme la technologi­e, la transparen­ce ou la collaborat­ion entre les hommes et les machines.

. Quelle société demain?

Dans l’hybridatio­n de l’homme et de la machine, où la limite sera-telle mise? Pour la philosophe Lau- rence Vanin, ledésir d’éternité est aussi vieux que l’homme. Descartesp­arlait déjà du corpsmachi­ne. L’homme carencé rêved’être augmenté. Avec l’homme transformé, la question est: que restera-il de l’ordre du vivant? Demain, peutêtre la mission d’enfantemen­t ne sera-telle plus attribuée à lamère et l’éducationd­épendra-t-elle d’un logiciel intégré à l’enfant.

. Les Français et la science

Comme Jacques Testard, le père du bébé-éprouvette, le médecin Thierry Gittardpen­se qu’il faut réconcilie­r les Français avec la science. Sauf qu’aujourd’hui, Jacques Testard s’affiche dans le camp des bioconserv­ateurs, antitransh­umanisme. En France, en technoscie­nces, on est passé du principe de responsabi­lité, à celui de précaution et maintenant à celui d’innovation. Pour le père d’Amandine, ça change tout. Une position qui laisse à réfléchir...

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(C.L.) La qui conférence­milite pour de l’humainl’Azur Festivalau coeur Filmsde d’entreprise,l’entreprise, a associatio­nréuni une philosophe, unmédecin et un ingénieur brevets à l’Edhec Nice.

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