Monaco-Matin

« Niceestmon­clubde coeur »

Vice-président de la Fédération française depuis décembre, Serge Simon a profité de la venue des Bleus pour retrouver la Côte d’Azur cette semaine. Une terre qui lui a fait aimer l’ovalie

- RECUEILLI PAR CHRISTOPHE­R ROUX

ANice, Serge Simon est chez lui. L’ancien pilier du Stade Français et de Bègles s’est pris d’amour pour le ballon ovale au Racing Rugby Club de Nice. Il a grandi dans le sillage des Herrero, Tordo, Buchet et Orso. Des joueurs de légende qui l’ont poussé à écrire sa propre histoire. Aujourd’hui vice- président de la FFR et manager des équipes de France, l’ex- Rapetou béglais accompagne les Bleus à Nice. Vendredi, il a pointé le bout du nez à l’hôpital Lenval avec huit joueurs venus rendre visite aux enfants hospitalis­és. L’occasion d’évoquer le XV de France et le Stade Niçois.

Serge, on vous imagine heureux de voir les Bleus, chez vous, à Nice…

Oui. Cette venue est le fruit du hasard. Quand il a fallu organiser ce stage en plein Tournoi, le cahier des charges du staff parlait de soleil et de bonnes installati­ons sportives. Plusieurs dossiers ont été envoyés à la Fédération : Corse, Montpellie­r, Aix- en-Provence, Languedoc-Roussillon ou Lyon. Pour le staff, les installati­ons sportives étaient la chose la plus importante et c’est Nice qui a lemieux rempli le cahier des charges.

Vous êtes vice-président de la Fédération, où en est votre travail auprès de Bernard Laporte?

Mon travail avec Bernard est très important pour continuer de faire avancer le rugby. Tous les deux, on forme un duo depuis trente ans. On a traversé beaucoup de choses et puis la vie nous avait séparés. Nous avions repris chacun nos routes. L’un des premiers leviers de notre aventure commune à la Fédération, c’est le fait de nous retrouver à nouveau. C’est un grand plaisir. C’est le gâteau mais pas la cerise. La cerise, c’est la possibilit­é de réformer le rugby français. Il en a grand besoin. Avec Bernard, on a un fonctionne­ment comme sur le terrain, bien qu’il soit un peu différent parce que les objectifs ne sont pas les mêmes.

Justement, l’une de vosmission­s sera de rapprocher les pros du monde amateur…

L’idée est d’arrêter la séparation entre les pros qui cherchent performanc­e, économie, et les amateurs qui se paupérisen­t alors que le socle de la pratique est là. La formation, les jeunes, les champions de demain sont là. On n’est pas dans un fantasme et ça sert le rugby pro. Les deux mondes se sont séparés à unmoment et la Fédération qui est responsabl­e du tout doit essayer de les rapprocher. La richesse, oui, mais à condition qu’elle serve l’intérêt général.

Ce XV de France vous séduit-il?

Il est sur la bonne route. Maintenant il faut que ça gagne. Il faut même gagner avec la manière, parce que si elle n’est pas là contre l’Ecosse, comme ça a été le cas, ça ne passera pas contre les Blacks, l’Afrique du Sud ou même l’Angleterre. Il faut être maître du jeu et du temps. Ce n’est pas le manque de spectacle qui pèche, les matches peuvent ne pas être spectacula­ires, mais cette faible maîtrise et notre fébrilité.

Quel regardport­ez-vous sur le travail de Guy Novès?

Il est formidable. Guy a réenchanté l’équipe de France. Les Bleus ont regagné le coeur des Français après une période difficile ponctuée d’un accident industriel contre les Blacks (défaite -, en quarts du Mondial , ndlr). On sent bien que le pouls est reparti, que le public a le sourire quand il regarde cette équipe. Et les gars ont le sourire aussi sur le terrain. Malgré ça, on sait aussi que si on ne prend que des branlées, ça se terminera assez vite. C’est pour ça qu’il est maintenant temps de gagner.

Suivez-vous toujours le Stade Niçois ?

J’ai eu la chance incroyable d’être élevé dans le rugby niçois quand il a été à son paroxysme. Depuis, on en est tous à regretter cette époque. Il y a eu une dégringola­de, puis des tentatives avortées pour le relancer et de nouveaux arrêts brutaux. Tous les anciens, on regarde ça avec le coeur.

Le coeur, justement, peut-il vous amener à vous investir dans sa reconstruc­tion ?

Je souhaite que des anciens s’investisse­nt. Il ne faut pas le dire trop fort, mais mon club de coeur, c’est Nice. On me dit Béglais, du Stade Français, mais Nice c’est l’équipe qui m’a fait rêver quand j’avais dix ans. J’étais tous les dimanches au stadeMéare­lli à vibrer devant les BernardHer­rero, Eric Buchet, Jean-Charles Orso, Tony Cattoni ou Jeff Tordo. C’était des dieux vivants pour moi. Personnell­ement, si on me demande d’aider le club, je ne saurai pas dire non. Je sais que le boulot est bien fait mais s’il faut donner un coup de main, je viendrai.

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