Les travaux du port rachetépar Monaco ont débuté
Le chantier de construction du port de plaisance de la cité ligure, repoussé durant des années, a démarré officiellement. Financé par Monaco, il devrait être livré dans sa totalité d’ici trois ans
Dos à lamer, faceàune nuée de journalistes, le mairede Vintimille, Enrico Ioculano, et le directeur général de la société d’exploitation des Ports de Monaco, Gianbattista Borea d’Olmo, attendent que le bruit des engins cesse pour prendre la parole. Preuve irréfutable de la reprise des travaux au port de plaisance de Vintimille. Plus habituéau silence et aux désillusions depuis quelques dizaines d’années. Mais le vent a désormais tourné et les nouvelles venant du large s’avèrent optimistes. Après le rachat de la concession de 85 ans (1) par Monaco, en décembre dernier, la perspective d’arriveràbon port se concrétise enfin.
D’abord deux ans de travaux en mer
Au terme de deux ans de travaux en mer, puis d’uneannée d’aménagements terrestres, le port devrait ainsi pouvoir accueillir 171 bateaux. D’une taille de6à60mètres. « Nous n’avons que les quais qui sont en place aujourd’hui. Mais il faut encore les rendre utilisables », commente Gianbattista Borea d’Olmo, pointant du doigt les infrastructures, sérieusement défraîchies. Viendront s’ajouter aux installations purement portuaires un parking de 400 places, ainsi que des boutiques. Et un ascenseur pour rejoindre la vieille ville. « Elle est à ce jour un peu délabrée, mais elle y gagnera avec notre intervention » , reprend le directeur général. Soucieux de conserver l’identité de la ville ligure. De respecter le préexistant– des restaurants déjà installés sur le site, notamment. « Nous proposerons des petits com-
merces, des choses caractéristiques. L’idée n’est pas de créer ici un ghetto. Nous sommes obligés d’assurer une certaine sécurité mais il y aura de la perméabilité, malgré tout. » Coût total de l’opération: autour de 87 millions d’euros. Au-delà d’une philanthropie favorable aux voisins italiens, l’opérationadequoi satisfairepleinement les intérêtsmonégasques. Sur les 1350 bateaux battant pavillonmonégasque, seuls 650 ont en effet une place dans l’un des deux ports de la Principauté. L’idée de mettre en place un héliportpour rallier les
deux villes à une vitesse éclair reste quant à elle prégnante. Aux yeux du jeune maire de Vintimille, la « marque » Monaco apportera beaucoup à la ville transfrontalière. « Le principal atout de ce rachat, c’est l’apport touristique qu’il va impliquer. Nous transposerons ici l’image iconique de Monte-Carlo, avec une activité commerciale importante », souligne Enrico Ioculano, conscient qu’il serait regrettable de ne pas saisir une telle opportunité. Et d’insister sur la synergie qui existera, au final, entre leport et le
centre-ville historique. « Nous allons effectuer en parallèle des travaux de requalification. Au fort de l’Annonciade mais aussi sur la côte ». Tandis quedepetits immeubles de logements devraient être construits sur les hauteurs restées vierges. Ainsi rénovée et équipée, Vintimille auraalorsassurément le vent en poupe.
RachetéeparlaSociétémonégasqueinternationale portuaire (SMIP) à la société Cala del Forte, la concession a démarré en 2010.