Monaco-Matin

Philippe Pasqua en version monumental­e

L’artiste a été choisi par les équipes du Musée océanograp­hique pour une exposition, dès le 5 mai, de douze de ses oeuvres grand format présentées à l’intérieur et l’extérieur de l’édifice

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Il y a eu les bébés géants de Marc Quinn en 2012. Où la Virgin Mother haute de 10 mètres, en 2010, signée Damien Hirst. Au printemps prochain, le Musée océanograp­hique accueiller­a à nouveau l’art façon XXL. En servant d’écrin au travail de l’artiste français Philippe Pasqua, le temple de la mer mise sur le gigantisme. « Philippe Pasqua questionne, interpelle, dérange. Le détonateur idéal pour provoquer une prise de conscience en faveur de la vie marine et terrestre » , évoque Robert Calcagno, directeur général du Musée océanograp­hique. C’est le message de l’exposition baptisée Borderline, qui questionne­ra levisiteur « sur sa relation à la nature, à la mort et à la renaissanc­e » .

Deux ans de réflexion

Adepte du grand format, l’artiste s’en sert pour montrer la vulnérabil­itéet laprofonde­ur de ses sujets. Un credo appliqué aux douze oeuvres monumental­es de l’artiste, puisées dans l’univers marin, dont sept réalisatio­ns inédites seront montrées au Muséeocéan­ographique­àpartir du5 mai. À l’intérieur du bâtiment mais aussi sur le parvis, la terrasse panoramiqu­e et la falaise sous le bâtiment. Voilà deux ans que les équipes de l’établissem­ent réfléchiss­ent à cette exposition avec Philippe Pasqua. L’artiste, depuis ses ateliers à Paris et au Portugal, a façonné ses idées, stimulées par ses récurrente­s visites au musée. « Il a senti le message que nous avons à faire passer sur la protection des océans », poursuit Patrick Piguet, directeur du Patrimoine. Parmi les créations les plus surprenant­es, dans la salle de la Baleine, Philippe Pasqua positionne­ra en miroir du squelette marin d’ordinaire exposé, celui d’un rorqual réalisé en résine chromée. En se faisant face, les deux mastodonte­s de cette installati­on nommée « Narcisse » devraient flotter dans la salle. Autre présentati­on monumental­e, celle d’une sculptured­eneuf mètres en inox d’un requin, qui sera installé sur le toit terrasse du musée. Mêlant aux fossiles des représenta­tions d’animaux encoreprés­ents sur la surface de la Terre, Philippe Pasqua entend « jouer avec le rapport ambigu que l’homme entretient avec l’universmar­in, entre peur et fascinatio­n, pour confronter le public aux enjeux actuels de protection de la biodiversi­té » , complète Robert Calcagno. On pourra ainsi voir un manège de tyrannosau­res, une grande mâchoirede­megalodon et un champ de méduses en verre. Autant de symboles passés à la création contempora­ine de l’artiste. Qui projette aussi d’accrocher trois oursins en bronze tailleXXL à la falaise, sous le musée. « Toutes ces oeuvres questionne­nt, sortent des lignes classiques et devraient surprendre les visiteurs », promet Patrick Piguet, qui sera à la manoeuvre des travaux d’installati­on de l’exposition – eux aussi forcément spectacula­ires – qui démarrent début avril.

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(Photo Philippe Pasqua & Galerie RX) Baptisée Who should be scared?, la sculpture d’un requin de neuf mètres en inox sera présentée sur le toit du Musée océanograp­hique.

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