Monaco-Matin

Ingrid Chauvin une femme de bon aloi

Sur les planches avec Francis Huster pour « Avanti », la comédienne sera honorée le 8 mars pour la journée de la femme à Cannes, où elle possède une résidence secondaire et a ses habitudes

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Àla rencontrer « en vrai », on comprend qu’elle soit si populaire. Et l’on est volontiers chauvin pour Ingrid! Beauté irradiante, simplicité désarmante. Sourire facile et parole aisément volubile. Car la Femme de loi est une femme de bon aloi, qui s’impose une règle de vie: « Ne pas se prendre pour ce qu’on n’est pas, ou ce qu’on croit être. Quoi qu’on fasse, qui que l’on soit, il faut toujours se remettre en question. » Après une représenta­tion de la pièce Avanti à Hyères, en tournée avec Francis Huster, la comédienne est allée à la rencontred­upublic. Comme après chaque représenta­tion. Pour elle, êtresur scène n’entraîne pas de distanciat­ion. « J’aime cette proximité avec un public qui m’est fidèle depuis mes succès télé, et quitte son salon pour me voir au théâtre. Alors, c’est normal de passer un peu de temps avec les spectateur­s plutôt que de partir par une porte dérobée. C’est une façon de les remercier » , souligne celle qui a débuté sur les planches il y a vingt ans, avant d’être consacrée par le petit écran. Et le grand? Deux titres dans sa filmograph­ie, mais la profession du 7e art ne lui rend pas un César… À Cannes, Ingrid Chauvin apprécie le confort simple et familial de

« En France, contrairem­ent aux États-Unis, il n’y a pas encore cette passerelle entre télé et cinéma. Mais je n’en ressens aucune frustratio­n, car j’ai déjà une chance inouïe de faire cette carrière » , se réjouit celle qui a d’abord fait des études d’esthétique, avant d’enchaîner les petits emplois pour financer ses cours d’art dramatique. Y compris maquilleus­e sur le tournage d’un film érotique? « Ah, j’ai dû le faire une fois, mais en même temps, je n’ai touché qu’aux visages, il n’y a rien de bien intéressan­t!» , rigole celle que l’on a longtemps (toujours?) considérée comme un sexsymbol. Pas forcément du bol! «Ça ouvre autant de portes que ça enferme.

Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas, je crois. J’ai davantage une image de femme et demaman, mais il fallait laisser du temps au temps » , soupire-t-elle en jetant unoeil attendri au berceau de Tom, son fils âgé de 8 mois. « Sex-symbol, je vivais ça très mal, parce que c’est à l’opposé de ce que je suis dans la vie. En réalité, j’étais timide, introverti­e, et j’avais peu confiance en moi. Mais j’ai su me faire violence! » Moins femme fatale que figure romantique. Comme dans Avanti avec Francis Huster. « C’est une comédie qui fait rêver, avec deux personnage­s que tout oppose, et qui vont finir par se trouver. La pièce donne envie d’aimer, et de tomber amoureux » Elle quiaconnu les coupsdu sort, croit aussi au coup de foudre. Comme ce jour de janvier 2010, où elleacrois­é le regard de Thierry Peythieu, le réalisateu­r qui partage sa vie. « C’était pour une galette à TF1. Je n’ai pas eu la cou- Bijou Plage, sa

ronne, mais je suis repartie avec mon roi! », se marre Ingrid. Une romance, comme une évidence? « Oui, c’est exactement le mot. Avec Thierry, dès nos premiers échanges à refaire le monde, on était en phase. Bien sûr, la vie de couple n’est pas toujours simple, mais malgré tout ce qu’on a vécu [le décès de leur petite Jadeà5mois, NDLR], on est toujours en harmonie. Quand l’amour est vraiment sincère, on arrive à affronter aussi le pire… » Avec son homme, Ingrid a filé sur la Croisettep­our son repos dominical. Car c’est ici, à Cannes, que l’héroïne de Dolmen a fait son domaine, comme on bâtit un petit éden. « Petite, j’allais en vacances à La Croix-Valmer et j’ai un oncle à Vallauris. Mais avec mon mari, on a eu le coup de coeur pour une maison ici, à Cannes, au calme… » Pas bling-bling pour un sou, ni une paillette. Ne comptez pas sur elle pour parader sur le tapis rouge du Festival, juste histoirede­démontrer que les robes de soirée ne gâchent rien de sa silhouette. « Même Cannoise, je ne me sentirais pas légitime pour monter les marches. Je suis juste une héroïne populaire « cantine » .

de la télé, et je fais du théâtre. » Anti-star malgré une aura qui n’a rien à leur envier, même sans talons aiguilles, Ingrid pose plus volontiers ses pénates sur le sable de Bijou Plage, où elle a pris ses habitudes. « Ici, c’est ma cantine! C’est cool, familial, Nathalie et Colette [Di Sotto, NDLR] nous réservent toujours un bel accueil » . C’est encore à l’initiative de Nathalie qu’Ingrid sera honorée à Cannes le 8mars. En tant que personnali­té, mais surtout en tant que femme, pour la journée qui leur est consacrée. Car Ingrid, « maman à jamais traumatisé­e » par le décès prématuré de son premier bébé, est désormais une mère engagée. Qui usedesanot­oriété en faveur des enfants malades. Son image a aidé à financer le premier robot pour opération cardiaque des plus petits, dont s’est doté l’hôpital Necker à Paris. « Il devrait permettre de sauver 200 vies par an, se réjouit celle qui marraine également l’associatio­n « Mécénat chirurgie cardiaque ». La première opération a eu lieu le 17 octobre, jour anniversai­re de notre fille… Sans doute un signe du destin. » Jade, petit ange gardien? « J’ai l’impression qu’elle est là, au-dessus de mes épaules, pour me garder sur un chemin positif et constructi­f. Malgré la douleur, ça fait du bien… ». Et mêmesi l’actrice des Toqués (tourné à Cassis) rêve désormais jouer un personnage récurrent dans une sériedecom­édie, Ingrid sait que son plus beau rôle réside dans sa maternité, meurtrie et épanouie. Que l’onpleure, ouque l’on rit…

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(Photos A. C.)

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