Le Front degauche demande un centre d’accueil pour migrants
La députée européenne Marie-Christine Vergiat (Front de gauche) a débattu hier avec le préfet des Alpes-Maritimes sur les conditions d’application des lois à la frontière italienne
Certains dispositifs européens ne semblent pas mis en oeuvre à la frontière franco-italienne! Je considère que la loi n’est pas respectée ou reste trop souvent mal appliquée dans tous les éléments qu’elle comporte, en particulier lorsqu’il s’agit de personnes vulnérables. » Le constat est signé Marie-Christine Vergiat, député européenne Front de gauche présente hier à Nice. Cette juriste, qui aborde au Parlement européen les questions de flux de réfugiés et de migrants, a rencontré avant-hier le préfet des Alpes-Maritimes, afin d’évoquer la situation à la frontière italienne.
% des demandes d’asile rejetées
Un entretien dont elle a restitué des éléments lors d’une conférence de presse, hier matin dans les bureaux du PCF, rue Balatchano à Nice. Cécile Dumas, secrétaire départementale du PCF, et Fabienne Revillet, militante à Sospel, y participaient également. Le principal point de divergence ? « Georges-François Leclerc, tout au long du rendezvous que j’avais sollicité, n’a cessé d’affirmer que le cadre de la loi est parfaitement respecté au quotidien. Or les témoignages dont j’ai connaissance indiquent bien des problèmes dans l’application des règles de droit. On constate aussi que plus de 70% des demandes d’asile ont fait l’objet d’un refus. C’est le marqueur d’une régression en matière de droit d’asile et de regroupement familial. » Pour toutes ces raisons, la députée européenne souhaite obtenir l’ouvertured’un véritable Centre d’accueil et d’observation (CAO). « Il faut que les situations individuelles soient réellement étudiées. Il y a urgence, en particulier dans le cas des mineurs » . Et de pointer également « des pratiques contestables : par exemple, le refus d’entrée n’est pas systématiquement notifié dans une langue comprise. »
« Le préfet devrait prendre le train »
Ses interrogations concernent aussi « les contrôles de police, le fichage systématique inefficace. Le préfet devrait prendre le train entre Vintimille et Menton afin d’observer ce qui s’y passe » . Avec Cécile Dumas, MarieChristine Vergiat entend saisir le gouvernement par le biais de parlementaires, cette fois, preuves à l’appui et avec des arguments juridiques affinés. D’où l’objectif engagé pour les prochaines semaines, de recueillir des témoignages écrits à la frontière franco-italienne sur le fonctionnement du dispositif.