Après la prison, Giuseppe retrouve la passion
Star de la téléréalité, ce Cannois d’adoption a fait le succès de Qui veut épouser mon fils? avant d’avoir un programme à son nom. À peine sorti de prison, il ouvre une galerie d’art à Mougins
C’est ungrand gamin. Unadulescent de quarante-six ans. Amateur de jolies femmes, de belles mécaniques, de grosses montres et de chaussures en croco. Playboy, hâbleur, mais désarmant et finalement sympathique: « J’ai le sens de l’autodérision. On peut se f… de moi, ça ne me gêne pas. » Dans l’appartement coquet qu’il partage avec Laura, sa nouvelle compagne, à deux pas de la Croisette, Giuseppe Polimeno égrène volontiers ses défauts. « Je suis impulsif et impatient. Quand je veux quelque chose, c’est tout de suite. » Têteàclaques? « Je veux bien. J’en joue. Quand je sens que j’agace, j’en remets une couche. » Il aime pardessus tout posséder ce que les autres n’ont pas. « Depuis tout petit, je veux me démarquer » , admet ce séducteur qui vend sa Ferrari sur Le Bon Coin et collectionne « les souliers » , comme il dit, pour avoir les fillesàses pieds. « J’aime plaire. Je ne vais pas plus loin, mais ça me rassure. » Pas question en revanche de se laisser réduireaupersonnage qu’il dit avoir « vendu » à la téléréalité: « J’étais arrogant, prétentieux et macho. Si je n’avais pas donné cette image-là, j’aurais été transparent. C’est ce qui m’a permis d’exister. » Et, accessoirement, de constituer un apportpour acquérir cinq appartements. « En faisant le guignol, j’ai bâti ma retraite et je laisse quelque choseàmes enfants. » Il enaquatre, nés de trois mères différentes.
« Bankable »
En 2010, Giuseppeaété repéré sur Meetic. « La chance de ma vie » , assure le héros de Qui veut épouser mon fils? dont la bonne fortune a été largement relayée par la presse people. « Toutes les semaines, je faisais une couverture. J’étais devenu bankable, comme ils disent. » Les programmes de téléréalité se sont succédé sur TF1 et NRJ12. Dans Giuseppe Ristorante, il exploitait un établissement à Miami. « Tout était scénarisé. Je ne sais même pas faire cuire un oeuf! » A suivi L’Île des vérités, à Moorea: « Entre nous, ça ne cassait pas trois pattes à un canard. » Auparavant, il avait accepté de se laisser enfermer pour dix semaines dans Carré ViiiP. Sa réclusionaété ramenée à treize jours, faute d’audience. Dommage, c’était un bon entraînement. Car le 1er août dernier, le tribunal correctionnel de Grasse l’a condamné à deux ans d’emprisonnement, dont un ferme. Il a reconnu son harcèlement téléphonique sur une ex, mais pas les violences sur une autre. Et garde un souvenir détestabledeson interpellation: « C’était àGolfe-Juan, à la sortie d’un concert des Gipsy Kings, devant tout le monde. La honte… » À l’audience, un expert a décrit une personnalité « narcissique » , « sans empathie » , avec « une délectation à semettre en scène » . Lui dit avoir tenu bon. « Pendant leprocès, je n’ai jamais baissé les yeux. Je suis resté digne. La tête haute. Mon avocate m’a dit que j’avais eu à la barre un comportement de petit con. »
« Laura était là »
Jeudi, Giuseppe fera retirer son bracelet électronique. Six mois à la maison d’arrêt de Grassesesont, selon lui, « super bien passés » . Trop bien, même. « C’est ça qui m’embête, ça ne m’a pas servi de leçon. » Malgré une cellule de9m2 en duo et « seulement une douche tous les deux jours » , il faisait la bise à tout le monde et n’a pas souffertduvoisinage. « Les caïds de Grasse, c’est de la rigolade pour moi qui suis originaire de Mantes-la-Jolie. » Pour être complet, il faut préciser que Giuseppe avait déjà fait l’objet d’un mandat de dépôt en 2000. « J’avais cassé la voiture d’une ex à coups de poing. » La détention l’a rapproché de la belle Laura, rencontrée en mars 2016 dans un bar de Cannes. « Il y avait eu un petit froid, mais en apprenant mon incarcération, Laura est revenue vers moi. C’est simple, elle a fait plus que mes parents. » Laura, 34 ans, est la fille du peintre GérardSassier, dont la mère Inès a été pendant plusieurs décennies la gouvernante de Pablo Picasso. « Je ne crois que ce que je vois » , dit cette jeune femme épanouie. « Il n’a jamais été agressif ou violent. Je n’ai même jamais autant rigolé de toute ma vie. » Tout juste reconnaîtelle une addiction au téléphone: « Il a été dit au tribunal qu’il m’avait appelée 2300 fois en trois mois. C’est vrai. C’est commeça qu’il fonctionne. » Laura vient d’ouvrir dans le vieux village de Mougins une galerie où sont présentées les toiles cubistes de son père. Giuseppe ayant « mis des billes » , les voici associés. « La peinture et moi, ça fait deux » , souligne-t-il. « Peut-être, mais il apprend très vite » , corrige-t-elle. Au début, cette idylle a inquiété son papa. « Mais il sait que j’ai la tête sur les épaules. Je ne suis pas du genre à me laisser faire. » L’avenir? « Un enfant, minimum » , promet Giuseppe. Le mariage? « Pourquoi pas? Mais est-ce qu’elle va me supporter? Je touche dubois. Au début, tout est beau, mais comme on dit, on paie les musiciens à la fin du bal. »