Pollution: «Les nacres sont des sentinelles»
Il est docteur en biologie marine, chercheur à l’université de Nice. Jean de Vaugelas a supervisé la transplantation des grandes nacres, une espèce protégée, vers la réserve du Larvotto, en novembre et décembre derniers. Le scientifique, qui travaille sur la réserve du Larvotto depuis une dizaine d’années, a testé – et validé –, une nouvelle méthode de transplantation. Un suivi de ces nacres doit être effectué sur cinq ans. Combien de grandes nacres avez-vous déplacé ? Au début, on avait estimé que le peuplement était de nacres. En tout, nacres ont été déplacées. Je pense que nous atteindrons les .
Comment transplante-t-on des nacres ? Trente et un nacres ont été déplacées avec la méthode traditionnelle, utilisée depuis au moins trente ans : creuser jusqu’à trouver où se sont accrochées les nacres, et les extraire avec ce qui les entoure. On s’est aperçu que c’était assez brutal. Il y a un manque de visibilité, cela peut occasionner des tensions très fortes sur la nacre elle-même. Les nacres s’accrochent avec des filaments qu’elles sécrètent, comme des fils de soie. Très solides mais très fins. Et nous avons transplanté nacres avec la nouvelle méthode, qui permet de travailler en visuel tout le temps. En sectionnant les filaments au ras de la nacre. L’objectif est d’avoir % de survie sur trois ans. On attend les résultats mais avec trois mois de recul, c’est très encourageant. Le chantier a permis de développer cette nouvelle méthode et de valider le protocole. Quel est l’enjeu, derrière la protection des nacres ? Les nacres vivent longtemps, jusqu’à trente ans. C’est très rare parmi les animaux marins. C’est quelque chose de très intéressant pour le suivre dans le temps comme indicateur de la qualité du milieu. C’est un animal filtreur : tout ce qui passe dans l’eau, il le récupère. Ce sont des sentinelles pour les problèmes de pollution.