Berlioz parmi les Rolls: le Printemps des arts au Musée de l’Automobile
Entendre du piano au milieu d’un entrepôt de bateaux, déguster du Bach dans un lycée hôtelier, écouter du Berlioz entre deux rangées d’automobiles de collection, il n’y a que le Printemps des arts de Monaco qui peut nous offrir cela. Et c’est cela qu’ont vécu les participants au « Voyage surprise » en final du premier week-end du festival. Les années précédentes, le « Voyage musical » les avait amenés dans l’arrière-pays, en Italie, sur la Côte. Ce dimanche, on est resté dans le périmètre de la Principauté. Il y a fort à voir ! Et, donc, l’excellent pianiste Stefanos Thomopoulos, nous a mené en piano au milieu des bateaux (… et non le contraire !) . Au creux du Tunnel Riva, sur le quai Antoine-1er, il nous a fait entendre une pièce du facétieux compositeur américain Crumb. Le claveciniste Jean Rondeau, lui, au Lycée Hôtelier, nous a fait déguster du Bach et du Rameau là où, d’habitude, on goûte aux plats cuisinés. Quant à la cantatrice Isabelle Vernet, elle a promené sa voix dans les Nuits d’été de Berlioz parmi les cabriolets historiques du Musée de l’Automobile, interprétant des musiques à quatre temps au milieu de moteurs qui en avaient autant ! Luxe inédit d’entendre du Berlioz parmi les Rolls et autres Bentley, Mercedes ou Dedion-Bouton ! Entre les concerts, les mélomanes se déplaçaient comme des touristes d’un lieu à l’autre. Le week-end s’est achevé au Musée Océanographique. Et là, lancé sur les mers incertaines de la musique contemporaine, on a découvert, grâce à l’ensemble C barré, le « monodrame » «L’’ Amoureuse échappée » pour soprano solo de Patrick Marcland, tout vibrant de percussions. Tel a été le « Voyage surprise » du Printemps des arts 2017. La semaine qui s’ouvre s’achèvera sur un riche week-end de piano, avec en particulier le retour de Bruno-Leonardo Gelber dans le concerto l’Empereur, samedi soir. Mais, là, autour du piano, il n’y aura plus de bateaux...