Xavier Garcia : « Un puzzle qui est compliqué… »
Le premier secrétaire du Parti socialiste azuréen, à la tête d’un mouvement tiraillé, milite toujours pour une union maximale aux législatives, sans exclusive du PC à En marche !
Le responsable du PS azuréen, Xavier Garcia, est aujourd’hui confronté à la quadrature du cercle. Alors qu’il avait soutenu Manuel Valls à la primaire, il s’efforce de préserver l’unité des militants derrière un Benoît Hamon affaibli dans les sondages, tout en prônant plus que jamais l’union à gauche, en direction du PC comme des macronistes. Pas simple…
Quand connaîtra-t-on tous les candidats investis par le PS aux législatives dans le département ?
D’un commun accord avec Paris, nous avons décidé de mettre nos candidatures en suspens, pour laisser libre cours aux négociations avec nos partenaires. Nous avons des candidats prêts à partir partout, mais j’espère pouvoir discuter avec le Parti communiste et avec Europe Ecologie - Les Verts, qui a des souhaits sur d’autres circonscriptions que la huitième qui lui est déjà réservée. Il y a un puzzle qui est compliqué, mon objectif étant toujours l’union maximale de la gauche.
Les relations entre le PS et le PC semblent toujours aussi tendues…
Une élection législative est une élection nationale. On ne peut pas faire ce que l’on veut dans son coin en constatant juste des convergences pour convenances personnelles. Cécile Dumas (secrétaire du PC , ndlr) ne peut pas demander le soutien du PS sur Antibes et se désintéresser de l’union de la gauche ailleurs. Je suis conscient que l’union avec le PS ne serait pas acceptée partout par les sections locales du PC, mais un accord passe forcément par des discussions sur plusieurs circonscriptions. Il faut aboutir à un signal plus fort que juste une circonscription. C’est l’intérêt de tous. Je ne veux pas, encore une fois, laisser l’électorat de gauche, surtout dans un contexte où le FN s’annonce très haut, aller voter avec la pince à linge sur le nez. Jusqu’au dernier moment, je ferai donc tout pour favoriser l’union.
Le ralliement de Patrick Allemand à Emmanuel Macron est un coup dur pour le PS maralpin…
Je ne peux pas dire que c’est anodin. Une partie de notre aile réformiste est tentée par Macron. Je respecte sa démarche, je sais qu’elle est sincère. Mais en tant que responsable du parti, mon devoir est de rester dans le navire et non de partir à la première tempête, juste parce que mes idées ont été mises en minorité à la primaire. J’ai des désaccords avec le projet de Benoît Hamon, mais c’est ma famille politique et je vais la défendre jusqu’au bout.
N’est-ce pas justement avec En marche !, plus qu’avec le PC, que le PS va devoir dessiner des alliances législatives ?
Nous avons déjà des relations informelles. J’ai des copains pour lesquels j’ai beaucoup d’estime à En marche ! On se parle, mais il n’y a pas de négociations formelles. Il faut attendre de voir ce qu’il va se passer au premier tour de la présidentielle. Si la gauche et les progressistes veulent avoir une chance ici, il faudra évidemment l’union la plus large possible. Je ne serai donc pas fermé à des discussions avec En marche !
Discuter avec le PC d’un côté, En marche ! de l’autre, c’est quand même un grand écart…
Je reste fidèle à ma démarche, en faisant le constat simple que si chacun part de son côté, personne n’accédera au second tour. J’appelle donc à la raison, même si je suis bien conscient que la montée d’En marche ! complique encore les choses. Il faudra faire des choix, mais l’heure n’en est pas encore venue. On ne sait pas qui sera élu Président le mai, ni quelles seront les positions nationales du PS et d’En marche ! à ce moment-là, sachant que les investitures seront validées au plan national.