L’endoscopie à l’appui du diagnostic chez le nourrisson
Mieux comprendre les mécanismes à l’origine des troubles des douleurs digestives : c’est la promesse faite par la manométrie haute résolution présentée par les équipes du CHU de Nice
Aujourd’hui, la technologie permet de réaliser facilement une endoscopie chez un nouveau-né, y compris de petit poids. Les hôpitaux pédiatriques de Nice-CHU Lenval disposent ainsi d’un gastroscope adapté pour les nourrissons de 2,5 à 7 kg. Conçu pour faciliter l’exploration, sous anesthésie, de l’oesophage et de l’estomac en passant par les voies naturelles supérieures en toute sécurité, il présente un diamètre de 4,8 mm soit presque deux fois plus petit qu’un appareil classique. «Depuis la bouche jusque dans l’intestin grêle, on peut passer des sondes, des pinces... tout ce dont on a besoin pour mener à bien l’examen », souligne le Dr Valérie Triolo, gastropédiatre à Lenval. Ce gastroscope permet de poser aussi bien un diagnostic que réaliser des gestes thérapeutiques. « Les pathologies digestives du nourrisson les plus fréquentes sont liées à des difficultés de prise alimentaire, des inflammations liées à un reflux gastro-oesophagien. Grâce au gastroscope, on peut établir un diagnostic facilité grâce à la biopsie, réalisée dans le même temps». Autre motif d’utilisation, les intolérances alimentaires. Certains bébés dans les premières semaines de vie sont ballonnés, grossissent peu. Ils peuvent souffrir d’intolérances ou d’allergies alimentaires voire, après la diversification de l’alimentation, de la maladie coeliaque (intolérance au gluten). « Ce type d’examen va mettre en évidence la présence de certains signes caractéristiques, confirmés par des biopsies.» Autre exemple, l’endoscopie L’appareil est aussi indiqué lorsqu’il s’agit d’intervenir rapidement après l’ingestion d’un produit caustique ou d’un corps étranger. Le gastroscope permet de retirer de tous petits objets (mini-batterie, aimant pièce etc.). «On utilise enfin l’appareil pour des enfants présentant une atrésie de l’oesophage. Il permet de dilater les parties de l’oesophage rétrécies grâce à l’introduction de sonde à ballonnet », précise le Dr Triolo. Autant d’examens rapides et indolores mais surtout indispensables à l’établissement d’un diagnostic de certitude et d’un traitement adapté. 1. Acquis grâce à un don de l’association monégasque Children and Future, il a été inauguré en début de mois. du sphincter anal « secondaire à un accouchement, à un traumatisme du périnée lors d’accidents de la voie publique ou à des rapports sexuels. » Dernière indication, les troubles de la statique pelvienne (rectocèles ou prolapsus). Des mots savants pour dire une réalité très pénible à vivre, liée à la déformation du rectum. «Les personnes décrivent par exemple une sensation de “boule” vaginale, se plaignent de douleurs lors des rapports sexuels, ou d’être contraints d’effectuer des manoeuvres digitales pour aller à la selle.» Grâce à la manométrie, les spécialistes peuvent analyser, sur une reconstitution 3D du canal anal, les pressions qui s’exercent, mesurer la contraction des muscles de l’anus et définir les zones qui ne fonctionnent pas, avant d’envisager un traitement médical ou chirurgical. Depuis son installation au CHU de Nice, quelque 700 patients bénéficient chaque année de cette technologie de pointe, beaucoup mieux supportée par les patients que la manométrie conventionnelle. 1. Lauréat de l’appel à projets santé 2013, l’appareil a été financé à hauteur de 50 % par le département des Alpes-Maritimes. « Le code colorimétrie permet une analyse simplifiée, les couleurs traduisent la réalité des pressions dans le canal anal à un temps donné, les couleurs chaudes, proches du rouge correspondent aux pressions les plus élevées, les couleurs froides, bleu clair, indiquent des zones ou la pression est basse, pouvant participer par exemple à l’évaluation de l’incontinence anale.»