« C’est un message d’espoir, de tolérance et de respect »
Elle refuse l’idée que sa fille « soit morte pour rien ». Et plus encore de céder à la haine. Anne Murris, dont la fille Camille a disparu à l’âge de 27 ans, a fédéré les bonnes volontés autour de ce projet positif.
Pourquoi le projet Himalaya a-t-il séduit Promenade des anges ?
Noël [Smara] nous a proposé un projet sportif magnifique. Et moi, j’ai voulu en faire une aventure. À travers elle, je me réalise, je suis en plein travail de résilience ! Cette aventure, c’est un message d’espoir, de tolérance, de respect. C’est tout ce que j’aime et tout ce qu’était mon enfant. Quand je suis dans ce projet, je suis en osmose avec ma fille. À titre personnel, il me transcende.
Quelles valeurs souhaitez-vous véhiculer à travers cette marche ?
Avant tout des valeurs de connaissance. Ces galets, symboles de notre ville, sont peints dans une école, lieu de culture et de savoir. C’est ainsi que l’on répond à l’obscurantisme ! On implique dans cette aventure des enfants, et des enfants d’une classe Ulis, un peu marginalisés parce qu’ils entrent dans le champ du handicap. Il est important que les valeurs de citoyenneté et de civisme leur soient apportées dès le plus jeune âge.
Quelle dimension symbolique accordez-vous à ces galets ?
Ils sont comme de petits drapeaux de prière dans la culture tibétaine. Ils vont transporter nos messages, et le vent va les disperser. Que les personnes massacrées puissent porter ces valeurs d’universalité et de tolérance, quel signe plus fort ?
On peut donc tirer de l’énergie positive des jours les plus noirs ?
Il faut savoir transcender notre souffrance. C’est le plus beau pied de nez que l’on puisse faire à ces gens. Utiliser nos armes à nous: nos idées et nos valeurs. Vous nous avez détruit? Et bien, nous, nous allons construire encore plus grand, et plus beau ! Vous nous les avez mis six pieds sous terre ? Nous allons les mettre sur le toit du monde ! C’est un cri pacifique. Et un message d’espérance.