Ciotti : « Je ne le rencontrerai pas. Jamais ! »

Eric Ciotti lançait hier «une mobilisation générale au départ de Nice, pour faire gagner la France en faisant gagner François Fillon. » Dans la salle Laure-Ecard, pleine à craquer, le député azuréen a défendu le bilan du couple Sarkozy-Fillon, retranché derrière l’argument de la crise économique, « la plus grande depuis  ». L’audience, conquise et galvanisée, hurle son soutien quand le président du département sort la sulfateuse. En ligne de mire, Emmanuel Macron, ce « bébé Hollande », affublé du sobriquet « la brebis Dolly, tant il est un clone » de l’actuel président.

« Les ringards et has been de nos rangs »

Eric Ciotti s’indigne, d’abord, des déclarations du candidat d’« En marche ! »

en Algérie : « La France n’a jamais commis de crimes contre l’humanité [...] Les Français ne sont pas à comparer aux nazis. Si demain M. Macron est élu, que croyez-vous que demandera le président algérien ? Que les Français qui étaient en Algérie soient traduits devant la cour pénale internationale ? » Et le tireur Ciotti dézingue large : depuis des « députés de Bayrou qui veulent les dividendes de la trahison », jusqu’aux soutiens de l’exministre de l’Économie, issus de la famille Les Républicains : « M. Perben qui a perdu Lyon, M. Douste-Blazy qui a perdu Toulouse, voilà ! Tous ceux que nous pouvons compter dans nos rangs comme ringards et has been sont déjà au côté de Macron ». Alors, quid de Christian Estrosi, qui, un peu plus tôt, rencontrait ledit Macron ? «Je n’ai pas de commentaire. Personnellement, je ne recevrai pas M. Macron.

Jamais ! », lâche Ciotti, dans un sourire crispé. Jean Leonetti, députémaire d’Antibes, tourne les talons, échappant à la question. Auguste Vérola, adjoint au maire de Nice espère, de son côté, que Christian Estrosi a rencontré le plus jeune des candidats à la présidentielle pour « lui dire ses quatre vérités», tout en condamnant fermement sa collègue Joëlle Martinaux qui a pris le train d’« En marche ! ». «Son ralliement est parfaitement ridicule. Il y a une discipline minimale à tenir. Si on n’est pas d’accord, on peut se mettre en retrait, mais pas aller contre le candidat de la majorité municipale. »

Des militants choqués

Et dans le public de cette réunion de soutien à Fillon,

hier… on était indignés. Nadine,  ans, sort la boîte à baffes: « C’est une honte ! Christian Estrosi devrait être là avec nous. Je suis en colère, il nous trahit, il oublie qu’il est niçois, qu’il vient d’en bas ! » Parmi les plus jeunes, Adrien,  ans, s’avoue troublé par les photos d’Estrosi et Macron postées sur les réseaux sociaux au même moment : « C’est un renversement aussi inattendu que précoce. Symboliquement, qu’il soit avec Macron pendant qu’Eric Ciotti donne tout son soutien au candidat Les Républicains, c’est fort quand même ! »