En Guyane, le centre spatial de Kourou libéré
La trentaine de militants qui occupaient depuis mardi le centre spatial de Kourou l’ont quitté hier, même si le plan d’urgence pour la Guyane de plus d’un milliard d’euros, présenté en Conseil des ministres, leur semble toujours insuffisant. «On a voulu montrer que l’on pouvait prendre possession de tous les espaces, même stratégiques, de Guyane. C’était une démonstration de force », a indiqué Manuel Jean-Baptiste, un porte-parole du collectif «Pour la Gwiyann dékolé» (« Pour que la Guyane décolle »). Dans une salle de réunion, une poignée de manifestants (dont certains avaient passé la nuit à même le sol et d’autres avaient dormi sur des chaises de bureau), avaient guetté, les traits tirés et le ventre creux, les déclarations prononcées à la sortie du Conseil des ministres.
Le gouvernement ne bouge pas
Soulignant « le travail qui a été fait » par les ministre de l’Intérieur Matthias Fekl et des Outre-mer Ericka Bareigts, François Hollande «a salué leur courage face à des moments où l’intimidation [avait] pris le pas sur le dialogue», a indiqué le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Ce qui a fait pouffer de rire les téléspectateurs présents, quand les manifestations guyanaises, depuis deux semaines, n’ont pas connu «un seul incident». Ericka Bareigts a précisé que, sur le plan d’urgence d’un milliard d’euros annoncé samedi à Cayenne, une aide de 500millions d’euros était prévue pour la collectivité territoriale de Guyane. Elle a indiqué que les 428 propositions du collectif guyanais avaient « été travaillées en totalité » et que le plan gouvernemental y répond «à hauteur de 75%». Bernard Cazeneuve a annoncé de son côté, dans un entretien au quotidien régional France-Guyane, qu’un «groupe de suivi» allait être mis en place pour «poursuivre les discussions» sur le plan d’aide. Le collectif «Pou La Gwiyann dékolé », qui pilote le mouvement, avait exigé dimanche 2,5milliards d’euros «tout de suite». Il demande désormais 3,1milliards d’euros. «On peut gratter ici ou là pour répondre à nos revendications légitimes», a réagi le député Gabriel Serville (PSG), qui avec trois autres élus a dormi au centre spatial avec les militants.
Une requête vite entendue