Fillon accuse Hollande et promet des poursuites
L’ex-Premier ministre a fait monter la tension avec le Président et veut contre-attaquer contre « ceux qui sont à l’origine » des révélations
J’ai les dates, les jours, les personnes qui ont communiqué les documents. Le moment venu, je poursuivrai tous ceux qui sont à l’origine de cette affaire. » La déclaration de François Fillon, hier, sur France Inter est claire. À 17 jours de la présidentielle, le candidat de la droite a fait monter la tension avec François Hollande, l’accusant une nouvelle fois d’être à la manoeuvre dans l’affaire des emplois fictifs. C’est le Président qui a déclenché l’affaire ? « Oui, bien sûr », a réaffirmé l’exPremier ministre. Les documents à l’origine des premières révélations, « je sais d’où ils viennent. Ils viennent d’un service de l’État », a-t-il accusé. Le 23 mars sur France 2, le candidat des Républicains (LR) avait accusé le chef de l’État d’être à la tête d’un « cabinet noir ».
Le PNF n’enquêtera pas sur les soupçons de « cabinet noir »
« Ça fait deux mois et demi qu’on m’empêche de faire campagne », s’est lamenté le député de Paris. Le 24 janvier, Le Canard enchaîné révélait l’emploi passé comme collaboratrice parlementaire de Penelope Fillon, sans en avoir trouvé trace. Le lendemain, le parquet national financier ouvrait une enquête préliminaire avant de confier plus tard le dossier à des juges d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire. Depuis, François Fillon a été mis en examen, notamment pour détournement de fonds publics et recel d’abus de biens sociaux. Son épouse a aussi été mise en examen, notamment pour complicité et recel de détournement de fonds publics. Les soupçons pèsent également sur l’emploi de Mme Fillon à La Revue des deux mondes. Interrogé hier après ces nouvelles accusations, l’Élysée a « réaffirmé ce que le président de la République a déjà dit par voie de communiqué », évoquant des accusations « mensongères et sans fondement ». De son côté, le Parquet national financier (PNF) n’enquêtera pas sur les soupçons de « cabinet noir », dénoncés par le camp Fillon après la parution du livre Bienvenue Place Beauvau, a-t-on appris hier de source proche du dossier. Les affirmations du livre « sont trop imprécises et manquent trop d’étai pour pouvoir justifier l’ouverture d’une enquête préliminaire », explique le procureur national financier, Éliane Houlette, dans un courrier révélé par L’Express et confirmé de source proche du dossier.