Monaco-Matin

«Les filles ne trichent pas»

Olliivviei­er r EcEhcohuoa­ufanfi ns’iésp’éapnaonuo it ud it adnas n sa ss n a onuovuelvl­elle viie de séllectiio­nneur du foot fémiiniin.. Avec ll’’Euro en lliigne de miire (16 jjuiilllle­t - 6 août)

- PROPOS RECUEILLIS PAR WILLIAM HUMBERSET

Joueur, capitaine, entraîneur, et maintenant sélectionn­eur. Olivier Echouafni découvre une nouvelle casquette depuis septembre dernier. Et ça se passe plutôt bien puisqu’il est invaincu ( victoires,  nuls) jusque-là. Les Bleues du Mentonnais se sont même récemment offert le scalp des championne­s du monde américaine­s (-), lors de la SheBelieve­s Cup organisée aux USA. Un nouveau rendezvous amical l’emmène avec les Bleues (et Bruno Valencony, entraîneur des gardiennes) ce soir à Utrecht, aux Pays-Bas, nation hôte du prochain Euro. On a passé un coup de fil à l’ancien Aiglon () avant le rassemblem­ent de la sélection fixé lundi dernier.

Olivier, affronter le pays hôte de l’Euro, c’est une manière de se projeter vers la compétitio­n ?

Complèteme­nt. On sera en mode Euro. On va découvrir les installati­ons, le stade où se jouera notre deuxième match de poule (contre l’Autriche NDLR). C’est une bonne prise de repères.

La Suisse, l’Autriche, l’Islande, quel est le niveau de vos futurs adversaire­s du groupe C ?

Ce sera le premier Euro à  nations, beaucoup de pays émergent. L’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas ou la Norvège ont tendance à être devant. Mais l’Angleterre, l’Espagne, la Suisse progressen­t bien. L’Islande, à la manière des garçons, amène sa fraîcheur. Avec l’Autriche, ce sont trois équipes qui font partie des - meilleures nations au monde. Elles voudront bien figurer. A nous d’aller chercher notre billet pour les quarts.

Quel sera concrèteme­nt l’objectif ?

On est dans une phase de transition. Il a fallu digérer la déception des Jeux. Parmi les plus capées, des filles sont en fin de cycle. Il faut qu’elles se disent que c’est peut-être leur dernière grande compétitio­n, qu’il faut matérialis­er leur passage par quelque chose. Puis un super-réservoir arrive derrière. Les moins de  ans, championne­s d’Europe, et vice-championne­s du monde dernièreme­nt en Papouasie, montrent leurs qualités. Serontelle­s prêtes pour ce championna­t d’Europe ? Je suis incapable de le dire. Par contre prêtes pour le championna­t du monde  en France, certaineme­nt. C’est une transition. On y va avec beaucoup d’humilité, mais ça n’empêchera pas l’équipe de France d’être ambitieuse.

Vous sortez d’une victoire de prestige dans la SheBelieve­s Cup disputée aux Etats-Unis. Ça pourrait être un déclic important ?

C’est quelque chose qui restera. On ne s’enflamme pas, officielle­ment, on n’a rien gagné. Par contre on a emmagasiné de l’expérience et de la confiance. Les filles se rendent compte qu’elles sont capables d’égaliser quand elles sont menées au score, et d’aller même gagner le match. Ce qu’elles ont fait contre l’Angleterre (-). Cette équipe se découvre des vertus mentales sur le plan collectif. J’ai senti une progressio­n intéressan­te  mois après avoir déjà joué l’Angleterre, chez elle (-). Battre ensuite les championne­s du monde en titre -, chez elles, devant   personnes, c’est historique. Ce n’est pas donné à n’importe quelle nation de le faire. Comme quoi il faut qu’elles prennent conscience de leurs qualités.

Depuis votre prise de fonctions, vous êtes invaincu.

Ça se passe assez bien. Il faut prendre ses marques, c’est une grande et belle découverte. Je connaissai­s un petit peu le monde du football féminin, entre autres à travers l’OGC Nice. Mais il fallait qu’on apprenne mutuelleme­nt à se connaître avec les filles et le staff. Depuis sept mois, on essaie de marcher par étapes. On le fait assez bien. On a suivi une période d’observatio­n, de constat. Et depuis janvier, on est entré dans un nouveau cycle. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur de belles formations, sur des entraîneur­s qui ont fait grandir le foot féminin. Qui l’ont porté jusqu’au troisième rang mondial. Mais à ce jour, la France n’a pas gagné le moindre titre. Et c’est un petit peu ce qui lui est reproché.

Pourquoi avoir pris le chemin du foot féminin?

C’est simple, c’est l’équipe de France. C’est l’excellence, défendre le maillot bleu est une grande fierté pour moi. Et à l’intérieur de ça, j’ai senti un vent nouveau, une fraîcheur. Avec des athlètes de haut niveau, des pros qui sont à l’écoute, rigoureuse­s, discipliné­es. Qui veulent être entraînées comme on le fait au plus haut niveau chez les garçons, tout simplement. Elles font attention à tout. A la récupérati­on, à la diététique, à tous ces paramètres extra-football qui leur permettra de réaliser la meilleure performanc­e possible. Et elles ne trichent pas. Elles ne passent pas une heure au sol, ou sinon c’est vraiment qu’elles ont mal. Ça aussi c’est tout nouveau.

Et la vie de sélectionn­eur ?

C’est un vrai bonheur, un vrai plaisir. Le président Noël Le Graët nous met dans les meilleures dispositio­ns possibles, il fait tout pour ses filles. Vivre cette aventure, c’est hyper enrichissa­nt. Je découvre une nouvelle fonction avec beaucoup de déplacemen­ts, des observatio­ns de matchs de D, de Ligue des Champions. Affronter les meilleures nations du foot féminin permet aussi de rencontrer des personnes, des cultures. Je prends beaucoup de plaisir, c’est très prenant. Mais ça ne m’empêche pas de suivre tout ce qui se passe chez les garçons aussi.

Alors votre avis sur la Ligue  ?

Elle est plus compétitiv­e, c’est serré. Les gros budgets comme le PSG, Monaco et l’Olympique Lyonnais tirent tout le monde vers le haut. Des clubs émergent et font des choses intéressan­tes, comme l’OGC Nice. On n’est plus dans la même dimension par rapport à ce qu’on a pu connaître. Maintenant, l’OGC Nice ne peut plus se cacher. Quand on est capable de recruter des stars comme Balotelli, aller chercher Belhanda... On peut envisager l’avenir dans le top  français.

Nice se qualifiera pour la Ligue des Champions ?

Ils garderont leur troisième place,

sans souci. Ce sera plus compliqué de gérer l’intersaiso­n, cette place n’est pas simple. Monaco est passé par là, ils sont en quart de finale de Ligue des Champions. Mais encore faut-il avoir un effectif assez conséquent... Je serai heureux pour les supporters qu’ils vivent cela. Aujourd’hui, le club a un nouveau stade, va avoir un nouveau centre d’entraîneme­nt... Mais c’est fou le nombre d’anciens joueurs, dirigeants ou entraîneur­s qui me disent beaucoup regretter le stade du Ray quand on parle de Nice ! C’est le stade qui a porté le club. C’est le patrimoine (Il rit).

Une chance de prochainem­ent vous apercevoir à l’Allianz ?

Je ne sais pas. Le planning est serré avec les deux belles affiches de Ligue des Champions féminine jouées en week-end, PSG-Barça et Lyon-Manchester City. Mais je tâcherai de trouver un créneau pour venir.

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