ET UN JOUR...
Le avril , le niçois Giaume delli Banchi pose la première pierre du fort du mont Alban. L’ouvrage défensif, installé entre Nice et Villefranche, sera la sentinelle des côtes niçoises pendant des siècles
Le fort du mont Alban, que beaucoup attribuent à Vauban (-), fut commandé en par EmmanuelPhilibert, duc de Savoie et prince du Piémont (-), qui souhaite organiser une ligne de défense entre le château de Nice et Villefranche, dont la citadelle est en construction. Selon le chef militaire Emmanuel-Philibert, les deux ouvrages, séparés par la colline du mont Alban, culminant à mètres, sont trop éloignés l’un de l’autre pour se protéger mutuellement. Et, au vu de la faible portée des armes de l’époque, la frange littorale n’est pas protégée. La colline avec sa vue panoramique de la rade de Villefranche à Bordighera d’un côté, et de la baie des Anges à l’Estérel de l’autre, est le lieu idéal pour tenir le rôle de sentinelle. Une construction sur le mont Alban est décidée en . La première pierre est posée le avril . Le chantier, mené par l’entrepreneur niçois Giaume delli Banchi, est supervisé par Andrea Provana di Leyni, homme de confiance du duc. Achevé en , il est rapidement, jugé trop petit pour héberger les troupes nécessaires à la défense de la rade. Bien qu’il subisse un premier
agrandissement en , il ne fait pas, pour autant, preuve d’une grande efficacité lors des conflits qui touchent les pays de Savoie. La preuve en sera faite lorsque le mars , les troupes françaises du maréchal Nicolas Catinat (/), sur ordre de Louis XIV, assiègent Nice. Le fort tombe en trois jours. C’est alors qu’intervient Vauban qui, en l’inspectant, va le qualifier de « colifichet
en piteux état » et proposer quelques améliorations. Pas le temps, car il est rendu à la Savoie quelques mois plus tard.
Un télégraphe optique sur la tourelle
Lorsque la France reprend la Savoie en et que Louis XIV ordonne la destruction de Nice, on ne sait pourquoi, il épargne le mont Alban. En , lors de la campagne d’Italie de Bonaparte, grâce au télégraphe optique installé sur la tourelle, la garnison républicaine transmet des messages à son commandement sur l’autre rive du Var. Le mai , il tire son dernier boulet. Le XXe siècle consacre le fort du mont Alban, en le classant Monument Historique le février . Durant l’entre-deux-guerres, il devient un poste de radio-transmission militaire. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est occupé par l’Esercito Reale italien, puis par la Wehrmacht allemande. Dès , la télévision y installe de nombreuses antennes. voit la pose des émetteurs de la TNT. Désaffecté par l’autorité militaire, il devient propriété du ministère de la Culture qui, dans le cadre de la décentralisation, le rétrocède à Nice en mai , pour un euro symbolique. C’est aujourd’hui, un but de randonnée. Il est ouvert au public lors des Journées du Patrimoine.