Monaco-Matin

ÉDITION DE PARIS-ROUBAIX L’enfer sous le soleil

Paris-Roubaix, offre aujourd’hui au Belge Tom Boonen, l’ultime occasion de devenir l’unique détenteur du record des victoires

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Hors normes, ParisRouba­ix l’est pour maintes raisons. Par sa difficulté extrême, sa sauvagerie à peine tempérée par les prévisions météo qui annoncent du très beau temps (et beaucoup de poussière !) entre Compiègne et le vélodrome nordiste, ses caprices de vieille reine plus que centenaire. « C’est une course où il faut tout accepter. On sait avant de venir que ça peut mal se passer même si on a tout bien fait », souligne Marc Madiot, double vainqueur devenu manager de l’équipe d’Arnaud Démare (sans doute la meilleure chance française avec le vétéran Chavanel).

Sagan : bluff ou handicap ?

Chaque année, c’est la même litanie de plaintes après l’arrivée quand les coureurs rejoignent les bus de leurs équipes autour du vélodrome dont les antiques douches appartienn­ent au passé. Mais tous les rescapés sont fiers d’avoir terminé cette course éprouvante, anachroniq­ue, souvent paradoxale. Peter Sagan, si fort, si adroit, l’avait éprouvé à ses dépens l’an passé. Comme tant de coureurs avant lui, tant il est vrai que nul ne se présente avec trop de certitudes au départ des 257 kilomètres, la distance de cette édition. Douze mois plus tard, le Slovaque de Bora, toujours ceint du maillot arc-en-ciel, revient dans la course qu’aucun champion du monde en titre n’a remporté depuis Bernard Hinault en 1981. Sagan, la référence contempora­ine dans les classiques, a cette fois de bonnes raisons d’être évasif. Il dit se ressentir de sa chute du Tour des Flandres quand il a accroché une barrière pour avoir frôlé de trop près le public. Exagératio­n, bluff ? Ou aveu d’un handicap à même de compromett­re ses chances ? Lui aussi à terre dimanche, Greg Van Avermaet, son adversaire numéro un, semble avoir mieux supporté la chute. Tom Boonen et les Quick-Step font figure de favoris ce matin au départ.

« Si tout se passe comme prévu, il n’y a aucune raison que je ne puisse pas gagner » estime le Belge de BMC.

Quick-Step, équipe à battre

Le champion olympique en titre a cependant contre lui les statistiqu­es.

Le plateau, enrichi par la présence d’autres prétendant­s, l’Allemand John Degenkolb (Trek), le Norvégien Alexander Kristoff (Katusha) et le trident de l’équipe Sky (Rowe, Stannard, Moscon), fait saliver. « On peut rêver d’un grand Paris-Roubaix », se félicite le directeur du Tour Christian Prudhomme qui désigne évidemment Quick-Step pour équipe à battre. Supérieur collective­ment dimanche dernier, le groupe de Boonen détient les clés. « La tactique est toujours la même, répète Boonen. Nous ne voulons pas subir la course mais la prendre en mains.» Le Belge, qui dépasserai­t son compatriot­e Roger De Vlaeminck au palmarès en cas d’une cinquième victoire, n’a plus que six heures et quelques minutes de vélo devant lui. En plaisantan­t, il s’est projeté sur la suite : « Lundi, j’aurai sans aucun doute la plus grande gueule de bois de ma carrière ! »

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