APRÈS SA VICTOIRE AU TOUR DES FLANDRES « Je rentre dans une catégorie »
Une semaine après son succès plein de panache dans le Tour des Flandres, Philippe Gilbert ,afêté sa victoire avec ses proches chez lui à Monaco. L’occasion de revenir sur cet authentique exploit
Tout en haut, je place le titre mondial (). C’est le sacre suprême. J’ai eu la chance de le gagner dans le Limbourg hollandais, à tout juste km de la maison familiale. Le soir, j’ai pu le fêter dans le café à côté de chez mes parents avec mes supporters, ma famille. Émotionnellement, c’était très fort. A chaque fois que je rentre en Belgique, je retourne sur le parcours, pour me rappeler de ces souvenirs. Le Tour des Flandres, je le mets juste en-dessous, au même niveau que ma victoire à Liège (). La “Doyenne”, elle passe devant chez mes parents, je l’ai toujours vue, j’ai grandi avec. Quand je l’ai gagnée, c’était aussi une très grande émotion. Le soir, je me suis retrouvé avec supporters, sous une tente. Le fan-club a vendu fût de bières ce soirlà ! C’était énorme. Gagner le deuxième monument de Belgique m’a procuré les mêmes émotions. Surtout que je les ai gagnés de belle manière les deux fois. Ce n’était pas un coup de chance.
La manière est-elle encore plus importante que la ligne au palmarès ? Comme lorsque j’ai gagné à Liège, j’étais annoncé dans les favoris du Tour des Flandres. Il y avait de l’attente, je venais de gagner les Trois jours de La Panne deux jours avant , tout le monde savait que j’étais en forme. On ne m’a pas laissé partir, on savait que j’étais dangereux, et malgré ça je suis parti et j’ai gagné à la pédale. C’est une fierté d’arriver à surprendre ses adversaires quand t’es surveillé. Philippe Gilbert a remporté, dimanche dernier, son premier Tour des Flandres, mais sa
Attaquer seul à km de l’arrivée, vous n’avez pas pensé que c’était un coup de folie ? Je vais être honnête, ma volonté n’était pas de partir seul. On avait prévu d’accélérer pour faire une sélection dans ce groupe, pour rester en supériorité numérique avec Boonen et Trentin. Sauf que j’ai pris mon relai un peu trop fort et je me suis retrouvé seul. Alors j’ai continué, mais j’en ai gardé sous la pédale, parce que km, c’est dur à gérer. Je voyais que l’avance montait, ça m’a donné de la confiance et c’est seulement à km de l’arrivée, que je me suis mis à %. Heureusement, il y avait une bonne partie avec le vent dans le dos, et j’ai un bon rendement dans ce cas de figure.
« Mon rêve, gagner tous les “Monuments” »
Il vous reste encore deux “Monuments” à aller chercher (Milan-Sanremo et ParisRoubaix)... Ça diminue (rires)... Mon but, plutôt mon rêve, c’est de gagner tous les “Monuments”. Il y a dix ans en arrière, j’aurais signé pour une seule victoire. On n’est que quatre coureurs à avoir gagné les Mondiaux, le Tour des Flandres et Liège (avec Argentin, Merckx et Van Looy). Je rentre dans une catégorie spéciale, c’est une fierté. classique.
Si vous pouviez en choisir une des deux ? Sanremo, parce que c’est à côté de chez moi, que je m’y entraîne souvent. Mais elle est tellement difficile à dompter ( fois La victoire de Kwiatkowski cette année, qui, comme moi, s’est cassé les dents dessus plusieurs fois me redonne de l’espoir. En tout cas, je continuerai d’essayer, c’est une certitude. Mais Roubaix, ça sera aussi un gros objectif pour .
Là, vous aviez besoin de repos pour préparer les Ardennaises ? Oui, surtout que j’avais fait toutes les courses préparatoires à bloc, avec des échappées. J’ai beaucoup donné ces dernières semaines. J’avais besoin de repos, de rentrer à Monaco pour retrouver ma famille et un peu de calme. Le lundi matin, à l’aéroport en Belgique, j’étais tout le temps arrêté.
Quel message de féliciations vous a le plus touché après votre succès ? Quand j’ai récupéré mon téléphone, il était inondé de messages, je n’ai pas pu remercier tout le monde. Il y avait mes proches, Eddy Merckx aussi, mes anciens coéquipiers, managers, comme Marc Madiot, ceux de chez Lotto... Ça m’a fait plaisir de la part de personnes qui sont devenues des adversaires, ça prouve qu’on a gardé de bonnes relations.
Un coureur qui gagne le Tour de Flandres et Liège, ça ne s’était plus vu depuis Bartoli et presque ans. C’était une autre époque. J’espère pouvoir faire le doublé la même année, c’est encore plus rare, il faut remonter au temps de Merckx (en ). Je pense que je serai compétitif les deux prochaines semaines. On aura une équipe très forte avec Julian (Alaphilippe) et Dan (Martin), et ça se passe très bien pour nous.
Comment s’entraîner sur les pavés dans la région ? Des vrais pavés comme à Roubaix, il n’y en a pas. Il y a juste un tout petit secteur dans le village de Gorbio. * Sont considérés comme “Monuments“, les classiques les plus prestigieuses, à savoir MilanSanremo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, LiègeBastogne-Liège et le Tour de Lombardie.
“Je
souhaite la victoire de Tom (Booner). Ce que je redoute, c’est que tout le monde calque sa course sur la sienne. On sait que c’est sa dernière chance, et qu’il devra assumer la course. On l’a vu l’année passée avec Cancellara, c’était plus une course antiCancellara qu’un Paris-Roubaix.”