Monaco-Matin

Baptiste Lecaplain: «Je ne suis pas un méchant garçon »

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK LECLERC

En matière d’humour, ce jeune trentenair­e a de sérieuses références. Il aime Philippe Lelièvre, admire Philippe Caubère. Tout en appréciant les numéros de Gaspard Proust, Blanche Gardin ou Chris Esquerre. Ce qui ne l’empêchait pas, plus jeune, de rigoler aux blagues de Guy Montagné, tandis que Florence Foresti et Franck Dubosc le font se gondoler. C’est au tour de Baptiste Lecaplain de dérider le public azuréen : le voici le mercredi 19 avril prochain, dans le cadre de Performanc­e d’acteur, au Palais des Festivals de Cannes.

Ce festival, c’est une première ? Non, j’ai même fait à Cannes la toute première date du trio que nous formions avec Jérémy Ferrari et Arnaud Tsamère. On avait bien le stress, mais c’était hyper cool. Comme un galop d’essai avant la tournée des Zénith. Un chouette souvenir !

À quoi s’attendre avec ce nouveau spectacle, Origines ? Je le joue depuis l’été , mais il a beaucoup évolué. Sachant à quel point c’est dur d’écrire et de déclencher le rire, j’ai mis du temps pour être au point et me sentir bien. Origines contient des trucs très personnels. Mais je peux encore me surprendre ! J’ai un univers très absurde qui me permet de dévier. Je pars dans des délires qui paraissent complèteme­nt fous mais qui sont maîtrisés. Par exemple, le cobra qui danse au son de la flûte du collégien que j’ai été. Un soir, je me suis gouré et le serpent a pris l’accent marseillai­s. Je l’ai gardé.

Fini le trac ? Je le vis nettement mieux qu’au début. Ce spectacle va s’arrêter en fin d’année, alors je savoure, tout en réfléchiss­ant à celui d’après. Mais c’est vrai que dans les premières représenta­tions, j’étais en plein stress. Jusqu’au jour où Alexandre Astier, avec qui je faisais un duo pour une émission, m’a donné en coulisse un conseil que je n’ai jamais oublié : « Les gens n’étaient pas là pour te juger. À la fin, peutêtre. Mais quand tu entres sur scène, ils sont là pour toi. Profite ! » C’est ce que je fais. Je me donne. Je n’aimerais pas que les spectateur­s puissent penser que je les ai arnaqués.

Ce spectacle, c’est votre vie ? Oui, j’ai envie de faire quelque chose qui ressemble vraiment à ma vie d’aujourd’hui. À la fin du premier spectacle, que j’ai joué pendant six ans, il y avait un gros décalage qui me gênait beaucoup. J’étais en couple depuis longtemps et je faisais un sketch sur la colocation… De la même façon qu’aujourd’hui, j’ai du mal à entendre des humoristes qui parlent du supermarch­é alors qu’ils paient l’ISF et ont des comptes en Suisse ou au Luxembourg. Je veux qu’il y ait une résonance avec ce que je suis. Non pas que ma vie soit plus intéressan­te que celle des autres, mais parce qu’elle me permet de me moquer de moi. C’est une question d’autodérisi­on, de recul. D’autocritiq­ue et de partage. Ce qui me permet aussi de parler de mon enfance, avec quelques moments difficiles. Comme ma timidité excessive.

Comment le voient vos parents ? Bien ! La première fois, ça les a fait marrer. La deuxième fois, ma mère a un peu tiqué, j’ai donc atténué quelques trucs. Après, ils ne peuvent rien dire car la base est réelle. Le fond est vrai. Même s’il y a, bien sûr, de l’exagératio­n. Si quoi que ce soit les avait blessés ou vexés, je n’y serais pas allé. Je ne suis pas un méchant garçon ! Vous menez une belle carrière au cinéma. Les projets ? J’ai joué dans Les Ex, de Maurice Barthélémy, qui sort le  juin. Avec Jean-Paul Rouve, Claudia Tagbo, Arnaud Ducret… Et je suis dans le nouveau film d’Anne Le Ny, qui avait réalisé

Les invités de mon père et que l’on a vue dans Intouchabl­es.

Miou Miou est ma maman, je suis super content. Ce sera pour le mois de novembre.

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(DR)

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