Monaco-Matin

Énergie: mieux comprendre pour agir

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Dès lundi, 5000 questionna­ires seront envoyés par la Smeg à un panel de résidents monégasque­s, pour analyser la répartitio­n de leur consommati­on. Pour Thomas Battaglion­e, directeur général de la Smeg, l’idée générale est d’«interroger pour comprendre, de comprendre pour agir, et d’agir pour réduire » la consommati­on énergétiqu­e. «Il est essentiel que chacun joue le jeu, car nous avons tous à y gagner », insiste-t-il. Accessible en ligne, cette enquête offrira la particular­ité de donner immédiatem­ent aux consommate­urs leur propre résultat. «Il y a un effet magique : on a constaté que la simple vision des chiffres suffit souvent à faire baisser la consommati­on », lance Thomas Battaglion­e. Cette enquête, baptisée Data+, est la petite soeur d’une autre, qui était destinée aux profession­nels. 1 300 entreprise­s ont déjà été interrogée­s, et cela a déjà permis de mettre en oeuvre des gestes simples mais efficaces. Le directeur se veut encouragea­nt : «Agir, ça peut être couper la climatisat­ion dans les chambres inoccupées d’un hôtel, par exemple. À la Smeg, nous avons juste modifié nos paramètres de températur­e, ce qui nous a permis de baisser la consommati­on de 8 %, sans le moindre investisse­ment. » Et si 100 entreprise­s consomment à elles seules 56 % de l’énergie de Monaco, le reste de la population est responsabl­e de l’autre moitié. Et chaque petit geste apporte sa pierre à l’édifice.

Agir à son échelle

Le portail internet invitera le consommate­ur à participer à un questionna­ire très précis, qui va du type d’habitation (maison ou appartemen­t, étage, superficie, période de constructi­on), aux équipement­s et habitudes, en passant par la compositio­n du foyer. Très rapide, il permet d’offrir une visualisat­ion graphique de la consommati­on, et donc des pistes de réflexion sur les actions à mener, à l’échelle individuel­le. Par exemple, un couple qui vit dans un deux-pièces de 75 m2, construit dans les années soixante-dix, divise sa consommati­on électrique par deux en passant de simples convecteur­s à une climatisat­ion réversible (pourvu qu’elle soit bien réglée). Tout au long du processus d’investigat­ion, qui durera jusqu’au 15 juillet, les sondés auront la possibilit­é de modifier leurs réponses, et d’avoir une vision actualisée de leur budget énergie. Pour la Smeg, l’enjeu était de «rendre attractif un procédé qui peut sembler rébarbatif ». Lancée en partenaria­t avec le gouverneme­nt, c’est la première fois qu’une telle enquête se déroule à l’échelle d’un État. La dimension de la Principaut­é devient ainsi un atout pour véritablem­ent agir. Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouverneme­ntministre de l’Équipement, de l’Environnem­ent et de l’Urbanisme, a rappelé l’engagement du gouverneme­nt monégasque dans la protection de la planète. Le but est de parvenir à réduire de 50 % les gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport aux chiffres de 1990), et de parvenir à une neutralité des émissions à l’horizon 2050. «Si ces objectifs sont ambitieux, ils sont à la hauteur des enjeux pour la planète », a-t-elle rappelé.

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(Photo Charly Gallo / DirCom) Thomas Battaglion­e, directeur de la Smeg, et Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouverneme­nt-ministre de l’Équipement, de l’Environnem­ent et de l’Urbanisme.

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