Monaco-Matin

«Se permettre de rêver»

Paul Baysse s’est présenté en conférence de presse, hier, et n’a pas masqué son espoir de grappiller encore une place au classement. Le capitaine savoure cette fin de saison excitante

- W. H.

De retour dans le onze de départ contre Paris, Paul Baysse a rappelé combien il pouvait être précieux pour le Gym. Par son engagement et son agressivit­é dans les duels, son abnégation et sa malice aussi. Demandez à Thiago Motta, expulsé pour un coup de tête sur l’ancien Stéphanois. «Je ne vis pas pour Thiago Motta », a sobrement commenté le capitaine lorsque l’affaire est revenue sur le tapis hier en conférence de presse. En fin de contrat en juin, le défenseur de  ans garde l’esprit tourné vers le derby à Marseille. Même s’il s’avoue «déçu» quant à un avenir qui semble désormais «clair et précis» pour lui, il n’en parlera qu’après la rencontre au Vélodrome.

Paul, que s’est-il passé avec Thiago Motta face au PSG ? Rien de spécial. C’est toujours des matchs sous tension, je le prends à la rigolade parce que ça reste des faits de jeu. Je préférais quand même l’échange avec Ibra qu’avec Motta (sourire). Mais ce qui se passe sur le terrain reste sur le terrain.

Et en zone mixte ? Vous l’avez vu par vous-même (sourire). Ça m’a fait rire quand j’ai revu les images. Je ne sais pas trop ce qu’il cherchait derrière moi. Au début, j’ai été peut-être un peu naïf en pensant que le mec était sincère. Je me suis vite rendu compte que c’était de la provoc’ pour me faire disjoncter. Mais j’étais avec mes enfants, j’avais envie de profiter des trois points... Je ne sais pas quel manège il a voulu faire, mais ça m’est indifféren­t. Il a pris  matchs de suspension. Vous me l’apprenez. Ce n’est pas mon problème honnêtemen­t.

Alors que les Parisiens sont plus expériment­és, c’était surprenant de les voir craquer ? La réponse est simple : la pression était sur eux. Ils devaient gagner pour ne pas être largués dans la course au titre. Nous, on joue pour prendre du plaisir et en procurer. Et quand on est dans cette dynamique-là, ça nous réussit. Il ne fallait pas tomber dans le piège de l’excitation pour déjouer.

Vous leur avez mis la pression pour la deuxième place ? La pression sur Paris, je ne sais pas. La pression positive sur nous pour aller la chercher, pourquoi pas ? Avec trois points d’écart et un goal-average en leur faveur, ça paraît compliqué. On a un beau déplacemen­t à Marseille dimanche soir (demain), pourquoi pas se permettre de rêver... À l’issue du match, on pourra déterminer si on a encore les moyens de les titiller.

C’est une victoire qui a apporté un supplément de confiance dans le groupe? Oui, forcément. La récupérati­on se fait mieux, le soleil revient, la 2e place est jouable... La confiance s’accumule. Mais il ne faut pas tomber dans l’excès de confiance, Marseille se bat pour une place européenne dans un stade plein. Ils sont en pleine bourre offensivem­ent, c’est une équipe solide. A nous de faire notre match, sans aucune pression à se mettre.

« Une saison historique, un engouement magique »

Que Monaco soit champion, c’est une bonne chose pour ce championna­t longtemps dominé par le PSG ? Bien ou pas bien, je ne sais pas. Mais sur la saison, c’est mérité. Il y a de très bons joueurs, ils font un beau parcours sur la scène européenne, ils représente­nt bien la France. Ils font une saison complète. Forcément on a une pensée pour Valère, on est surtout content pour lui. C’est un bon mec qui a laissé de bons souvenirs ici. Le calendrier compliqué n’est-il pas le meilleur moyen de ne pas se relâcher malgré la 3e place assurée ? Ça nous permet de rester concentrés même si on n’a plus de pression. On va quand même jouer au Vélodrome, on va recevoir Angers dans un stade qui ne sera pas loin d’être plein et dans une ambiance de fête, avec feu d’artifice et encore plein d’animations autour du stade... Et puis ce déplacemen­t au Parc OL ! On ne peut pas dérouler, sinon autant partir en vacances.

Vous êtes en fin de contrat. Qu’en est-il de votre avenir ? Pour moi, la situation est claire et précise. On est à deux jours d’un match important, je ne pense pas que ce soit le moment d’en parler. Je ne vous cache pas que je suis un peu déçu, mais je vous en reparlerai après le match contre Marseille. A quoi ressemble la vie de joueur à l’OGC Nice? Je ne sais même pas par où commencer... C’est agréable. La saison est historique, on prend beaucoup de plaisir. Il y a un engouement magique, on sent le soutien de tout le monde, des Niçois et des autres. J’ai un fil conducteur : me lever le matin et aller à l’entraîneme­nt avec la banane. C’est ce qu’il se passe aujourd’hui à Nice. On est heureux d’être ensemble. On va faire le déplacemen­t en bus jusqu’à Marseille, on est content de passer ces deux heures ensemble. On arrive à être sérieux sans se prendre au sérieux.

Quel a été l’apport de Lucien Favre dans cette saison ? Il a apporté beaucoup de bien. Je ne le connaissai­s pas, je trouve qu’individuel­lement comme collective­ment, on a beaucoup progressé. Quand je me souviens des matchs amicaux où l’on changeait de système, quand on jouait à trois derrière, puis à cinq... On s’est dit qu’on n’allait jamais s’en sortir. Et à force de travail, d’écoute, le coach a réussi à faire passer ses messages, sa passion du football et son amour du détail. Je vais encore progresser deux semaines avant la fin de saison. Faut savourer, profiter, autant nous que vous (les journalist­es) et que tous les Niçois.

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(Photo Sébastien Botella)

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