Monaco-Matin

Supporters : l’arrêté ministérie­l !

- W. H. (AVEC AFP)

Sans surprise, le recours déposé par la Populaire Sud auprès du tribunal administra­tif concernant l’interdicti­on de déplacemen­t des supporters niçois à Marseille n’a pas abouti, hier. Une décision à laquelle le groupe ultras répondait par un communiqué appelant « tous les Niçois à se rendre à Marseille pour assister au match dans les bars du Vieux-Port » tout en « respectant à la lettre le périmètre d’interdicti­on précisé dans l’arrêté» de la Préfecture des Bouches-du-Rhône.

« Puisqu’on ne nous voulait pas dans le salon, on allait dans la cuisine, »

imageait Grégory Massabo, membre actif de la Populaire Sud. «On avait légalement contacté les autorités pour leur faire part de cette décision. Et même les groupes ultras marseillai­s, qui avaient compris notre démarche. Ce n’était pas une provocatio­n mais une revendicat­ion de notre liberté ».

« Impression­né par la vitesse de la machine administra­tive »

La potentiell­e panique provoquée n’aura pas duré longtemps dans le

camp des administra­tions. « Très exactement 2 heures et 47 minutes après ce communiqué, on a vu tomber un arrêté ministérie­l qui interdisai­t l’accès à tout le départemen­t des Bouches-du-Rhône à tout supporter de l’OGC Nice! Je suis quand même impression­né par la vitesse de la machine administra­tive. Comme quoi c’est possible. J’aimerais qu’elle soit aussi efficace quand j’ai un problème d’impôts ! » Privés de déplacemen­t pour la 6e fois de la saison, les supporters misent sur l’ironie devant le ridicule de la situation. « Au lieu de surveiller un périmètre de sécurité, ils se retrouvent à surveiller tout un départemen­t! Le prochain arrêté sera mondial,» suppose Grégory, résigné à regarder le match dans un bar niçois avec ses collègues. Mais la situation devient tellement grotesque

que la contestati­on a pris hier soir une tournure nationale. Quarantehu­it groupes ultras de clubs de L1 et L2 ont cosigné une lettre ouverte dans laquelle ils menacent de ne plus respecter les interdicti­ons de déplacemen­t et les huis clos.

Dénonçant « la confusion entre phénomène de hooliganis­me et groupes de supporters », ils préviennen­t que « si le dialogue réclamé depuis des années continue de nous être refusé et si nous ne pouvons pas obtenir un changement de politique à l’encontre des supporters, le mouvement n’aura pas d’autre solution que de finir par se radicalise­r ».

Newspapers in French

Newspapers from Monaco