« Je n’ai jamais pensé qu’il fallait arrêter »
Architecte du tournoi en 1998, Denis Anouilh se plaît à faire évoluer son « bébé », comme il le prénomme. Et même après presque deux décennies à bourlinguer pour maintenir sa compétition sur le circuit international, le directeur a toujours l’appétit.
Lorsque l’on vous dit que l’Open fête cette année sa édition, quel sentiment vous gagne ? C’est une belle aventure. Au début, j’espérais qu’on passe plusieurs années, que le tournoi devienne pérenne mais il était très difficile de se projeter aussi loin. Mais ça n’est pas une surprise. Pourtant vous êtes toujours contraint à du bricolage financier... Depuis quatre ans c’est compliqué, la crise n’arrange rien. Mais je n’ai jamais pensé qu’il fallait arrêter. Et si quelqu’un veut me faire comprendre qu’on doit tout stopper, il va falloir être pugnace. Bien entendu, les collectivités sont un soutien indéniable (un peu moins de la moitié du budget sur un total d’environ - euros, ndlr). S’il y avait trois moments à ressortir sur ces deux décennies ? Il y en a eu tellement. Je pense surtout à la victoire en de Caroline Garcia, qui a ensuite explosé au très haut niveau. Notre engagement nous a aussi permis d’obtenir une étape de Fed Cup en (France République Tchèque). Le passage à dollars de dotation en (à sa création, le tournoi était un dollars) a aussi constitué une étape importante. Les regards du monde du tennis ont-ils changé ? Sur le plan sportif, on nous a pris davantage au sérieux mais il y a bien longtemps que les joueuses qui viennent vendent le tournoi à l’étranger. C’est à la fois un tournoi très professionnel mais en même temps convivial. Le public et les partenaires l’ont bien compris. Les regrets font-ils aussi partie de cette aventure ? Ça ne servirait pas à grand-chose. Tant que je n’ai pas baissé les bras sur certains dossiers, c’est qu’il reste l’envie de les boucler. Il y a quelques années, j’avais envisagé de jouer une partie des matchs sur l’hippodrome mais ça ne s’est pas fait. J’aimerais avoir un lieu un peu plus magique avec un peu le cliché du bord de mer de la Côte d’Azur. Ça ne manque pas au tournoi mais c’est mon esprit perfectionniste qui me pousse à y croire. Et le village d’accueil a été totalement chamboulé pour cette édition.. Il a été revisité artistiquement. On aura un vrai village avec des tentes, des paillotes, des mâts. J’avais envie de changer. C’est toujours un peu de stress parce que j’espère que ça plaira mais c’était un besoin d’apporter une nouvelle vision à ce lieu.