Monaco-Matin

Cyril Viguier explore l’économie du Rocher

Le journalist­e de Public Sénat présente sur TV5 Monde et Azur TV son deuxième documentai­re sur Monaco. Celui-ci sous l’angle économique

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK LECLERC

Après une plongée dans Les coulisses du Rocher sur France Télévision­s en 2013, Cyril Viguier a décidé d’explorer la principaut­é sous l’angle de l’économie. Monaco lifestyle ,ou Mode de vie à Monaco, sera présenté ce samedi à 15h35 sur TV 5 Monde, avec de nombreuses diffusions dans 200 pays, soit près de 300 millions de téléspecta­teurs potentiels. À voir également sur Azur TV à partir du 30 mai. Dès juillet, en associatio­n avec Chick TV, Cyril Viguier reviendra pour un rendez-vous mensuel sur TV5 Monde, Monte-Carlo Riviera Chik.

Au coeur de ce nouveau film : l’économie? Oui, et ses acteurs incontourn­ables. Autrement dit, les gens qui font le dynamisme de Monaco dont Claudio Marzocco, Peter Kutemann, Hervé Ordioni ou Franco Zanotti. Cet État est, au fond, une fantastiqu­e entreprise. Une boîte du CAC , en quelque sorte. Nous nous sommes attelés à comprendre pourquoi ce petit territoire est devenu si attrayant pour un certain nombre d’entreprene­urs du monde entier. Dans des domaines très divers qui vont du satellite aux produits bio, en passant par la Tour Odéon. Si Monaco génère cet intérêt, c’est lié notamment à sa position géographiq­ue et à la proximité d’un aéroport internatio­nal, ce qui est un atout très important. Mais aussi à ce qu’il se passe autour du Brexit.

Le Brexit, une chance pour Monaco ? C’est un vrai créneau. Un phénomène dont je ne suis même pas sûr qu’il ait été à ce point anticipé.

La concentrat­ion de grandes fortunes est un élément clé ? Oui, et je pense que c’est une très bonne chose qu’il puisse subsister en Europe un endroit comme celui-là. Un endroit qui, d’une certaine manière, fait rêver les entreprene­urs : des gens qui ont de l’argent et peuvent décider de s’installer au coeur de l’Union, dans un environnem­ent qui évoque la Californie. Pour moi, qui ai vécu pendant dix ans sur la Côte Ouest, je retrouve ici des réflexes américains. C’est assez étonnant. Je n’ai pas du tout vécu Monaco comme un village. Je pense d’ailleurs que l’on peut vivre à Monaco sans même entrer dans ce village. On y trouve une vie très internatio­nale, dans plusieurs langues. Monaco a sans doute plusieurs vitesses, mais cette vitesse-là n’a jamais été montrée en télévision. Et le documentai­re sera vu très largement car TV Monde est le troisième réseau de télévision après MTV et CNN.

Comment avez-vous découvert la Principaut­é ? J’ai connu Monaco grâce à un ami, David Hallyday. Auparavant, je n’avais pas conscience de ce que c’était . J’ai donc découvert un État et une activité économique. À mes yeux, le prince Albert est presque un CEO (N.D.L.R. : chief executive officer, ou directeur général) à l’américaine. Quel sera l’ADN de son règne? Avoir réussi cette mutation qui fait de Monaco aujourd’hui un site où l’on entreprend, mais où il fait toujours aussi bon vivre. Et où la sécurité, au coeur de nos débats de société, est évidemment un atout supplément­aire.

On est très loin de votre premier documentai­re ? J’avais effectivem­ent exploré les coulisses du Rocher pour FranceTélé­visions. C’était un film de  minutes qui avait très bien marché avec , million de téléspecta­teurs. Il s’agissait d’expliquer pourquoi toute cette imagerie populaire, qui reste si forte, fonctionna­it aussi bien. Ici, on est dans le Monaco nouveau. Où l’on monte et démonte un Grand Prix, ce qui est unique, tout en créant des entreprise­s car c’est aussi une place financière.

Vous vous êtes entretenu avec le prince Albert ? J’ai le privilège d’avoir pu échanger à plusieurs reprises avec lui au fil des années. Je le trouve très « américain » dans sa façon de voir les choses. Extrêmemen­t pragmatiqu­e. Il est un promoteur de l’image de son pays. Il est dans le monde réel. Après, il y a toute la partie représenta­tion, un job qu’il assume. Mais il est d’abord très humain. Cela n’apparaît pas forcément car je crois qu’il est assez timide. Des verrous empêchent d’accéder à cette partie de sa personnali­té. Quant au sport, j’avais la niaque avant de pratiquer full-contact et MMA. J’ai deux passions dans la vie : les sports de combat et la télévision. Deux domaines qui ne sont pas si éloignés l’un de l’autre : dans la matinale que j’anime chaque jour sur Public Sénat (Territoire­s d’infos, en partenaria­t avec Nice-Matin, h sur le canal  de la TNT), j’ai l’impression de monter sur le ring tous les matins.

L’effort de transparen­ce a payé ? Le précédent ministre d’État Michel Roger, qui a dû suspendre son activité en raison d’un grave AVC, s’est beaucoup préoccupé de ce dossier. Il a fait voter des lois conduisant à une transparen­ce conforme à ce qu’elle doit être dans l’ensemble des pays européens. Je dois dire qu’il est à l’origine de mon projet, m’ayant encouragé et aidé.

Les Azuréens découvriro­nt-ils Monaco autrement ? Je le crois, oui. Ce que nous observons à Monaco est le prélude à ce que l’on verra ailleurs dans le futur. Dans le monde virtuel où nous vivons, ce n’est pas l’espace physique qui conditionn­e le succès. Monaco, j’aimerais y vivre partiellem­ent à l’avenir et j’ai envie de montrer ces modes de vie de façon régulière en réalisant une émission mensuelle sur le Rocher et la Côte d’Azur. C’est mon projet pour l’été. Aujourd’hui à 15 h 35 sur TV5 Monde. À partir du 30 mai sur Azur TV.

« J’ai deux passions dans la vie : les sports de combat et la télévision. Deux domaines qui ne sont pas si éloignés l’un de l’autre.»

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(Photo Frédéric Nebinger/Bestimage) Le journalist­e réfléchit à une émission mensuelle sur Monaco et la Côte d’Azur.
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