Vers un souffle nouveau pour l’hôtellerie
Dans la ville centre de la communauté d’agglomération de la Riviera française ,de nouveaux établissements doivent ouvrir d’ici à deux ans. Tournés vers une offre plus luxueuse
Il y a dix ou quinze ans, nous assistions à la fermeture de plusieurs petits hôtels. Aujourd’hui, la période est au retour des investisseurs.» Et de fait, cinq projets d’établissements sont dans les tuyaux à Menton. Tandis qu’un sixième vient tout juste de rouvrir. Dans les deux ans à venir, l’hôtellerie mentonnaise se dotera ainsi de près de 250 nouvelles chambres. À ajouter, naturellement, aux 1 200 répertoriées en janvier 2016. Pas de hasard pour le député-maire, Jean-Claude Guibal. Un arrêté municipal pris (par lui) il y a quelques années pourrait bien avoir annulé les mauvais effets d’un autre. Acté, pour le coup, par le précédent maire, Francis Palmero.
Bientôt une gamme complète d’hôtels
« Il avait souhaité obliger les promoteurs construisant des immeubles à y intégrer des chambres d’hôtel. Le problème, c’est que ces établissements de 6 à 12 chambres seulement n’ont pas résisté… » Le député-maire explique avoir donc pris les mesures nécessaires pour interdire aux promoteurs rachetant les hôtels existants de les transformer en résidence d’habitation. Au motif qu’ils étaient pour la plupart tout à fait viables. Des taux « excessivement bas » et une attractivité de la ville en hausse auront fait le reste. Aussi Menton pourrat-elle bientôt se targuer de proposer une gamme complète d’hôtels, à destination de tous les publics. Avec l’arrivée, notamment, de plusieurs quatre étoiles. Et d’un cinq étoiles. «Nous manquions cruellement de haut de gamme, reprend JeanClaude Guibal. Ce qui rendait difficile le tourisme d’affaires. Les hôtels, qui vont ouvrir dans les deux ans, seront des locomotives, qui possèdent leur propre clientèle » assuret-il. Conscient qu’on ne peut demander aux «seules collectivités de remplir les hôtels ». Selon le président du syndicat des hôteliers de la Riviera française, Mathieu Messina, la création de nouvelles chambres devra pourtant s’assortir d’une plus grande offre en animations dans la ville. « 200 chambres, cela représente 20 % de notre capacité actuelle. Or, il ne faut pas perdre de vue qu’on vit en grande partie grâce à l’activité monégasque, souligne-t-il. Les mois d’octobre ou de juin mériteraient qu’on propose des choses - main dans la main avec la municipalité. Sans quoi, nous devrons tous nous partager la part du gâteau. » Pas question de tourner le dos aux nouveaux venus pour autant. L’ouverture d’établissements reste évidemment, à ses yeux, de très bon augure. «Cela va tirer toute l’hôtellerie vers le haut. C’est toujours bon, motivant. Preuve, aussi, que les investisseurs croient en la destination. » D’autant que les hôtels en devenir viendront combler certains manques, à l’instar de salles de séminaires. Que chacun correspondra à un concept bien particulier. Sans que l’hébergement banalisé n’ait ici droit de cité. «Ces ouvertures permettront de nous remettre nous aussi en question, reprend le responsable. L’hôtellerie mentonnaise a déjà bien évolué. De nombreuses rénovations se sont étalées sur dix ans. »
En bonne santé
Front de mer quasi intégralement représenté par des quatre étoiles, taux d’occupation supérieur à la moyenne départementale, établissements à forte valeur historique… L’hôtellerie mentonnaise se porte bien. Mais il s’agit, selon Mathieu Messina, de rester vigilant. « De même que Monaco ne prévoit aucun hôtel dans ses constructions sur la mer, nous ne pouvons pas doubler, ici, nos capacités… »