Dix ans plus tard, « Les Ambassadeurs » a rouvert
Auréolé de mystère depuis sa soudaine fermeture fin 2007, le grand hôtel des Ambassadeurs a rouvert ses portes à Pâques. Tout beau. Tout neuf. Fidèle aux attentes (jusqu’alors déçues) des Mentonnais. «L’idée, dès le début, était de le vendre après restructuration, explique Liana Marabini, propriétaire de l’établissement de la rue Partouneaux depuis 2004. Nous y avons fait des travaux très importants, sommes passés de 55 à 32 chambres pour doubler leur surface. Un groupe a voulu l’acheter, libre d’employés. On y croyait beaucoup.» Mais ce dernier - côté en bourse - ne vint pas. Se séparant au contraire de nombre de ses hôtels, dans un contexte de grosse crise.
Brunch et café littéraire
Les autres groupes qui toquent à la porte des Ambassadeurs se révèlent peu fiables. Trop enclins à transformer le bel immeuble en logements pour particuliers. Voire en maison de retraite. «Pendant dix ans, ça a été le purgatoire», souffle Liana Marabini. Qui explique avoir trouvé la solution pour mixer la gérance de l’hôtel avec ses nombreuses activités en Italie et à Monaco: n’ouvrir que six mois de l’année. Pas de course aux étoiles pour cet hôtel - jadis fleuron de l’hôtellerie locale - mais un luxe certain. Le choix des objets et la disposition des pièces donnant la sensation au (riche) vacancier qu’il entre «dans une maison».
À compter du 25 mai, l’établissement - résolument tourné vers le monde culturel - proposera un café littéraire. «Nous mettrons à disposition des livres en quatre langues un peu partout dans l’hôtel.», développe Liana Marabini. Précisant que l’initiative sera ouverte à tous, pas uniquement aux résidents. S’ajouteront une bibliothèque dotée de livres rares, une salle de projection de film et de musique - un piano de grand concert devant y élire domicile. «L’hôtel s’inscrit dans une ville d’art. On veut donc offrir un espace aux jeunes artistes, qui auront la possibilité d’exposer gratuitement, 24 h/24.» Le dimanche, les amateurs pourront par ailleurs s’adonner aux délices du brunch. Et la plage? Elle a été «rendue à la mairie», faute de pouvoir s’inscrire dans ce projet d’ouverture sur six mois seulement.