A Marseille, près de détenus transférés dans la nouvelle prison des Baumettes
Salle de musculation, gymnase, cellules «plus ergonomiques », salon de coiffure… Près de 600 détenus hommes ont dit adieu, hier à Marseille, aux bâtiments décrépis et vétustes des Baumettes historiques, pour être transférés sous bonne escorte dans la nouvelle prison des Baumettes II. La centaine de détenues femmes les rejoindront aujourd’hui. Avec ce premier transfert, qui doit être suivi d’autres dans l’année vers des établissements pénitentiaires d’Aix-en-Provence ou de Draguignan, le cauchemar des Baumettes touche progressivement à sa fin. Avec 1 620 hommes et 109 femmes détenus, pour une capacité respective de 1 153 et 67 places, les Baumettes étaient le plus important établissement pénitentiaire de Paca. En décembre 2012, le contrôleur général des prisons avait critiqué son état, dénonçant surpopulation, insalubrité, rats qui pullulent, douches cassées et crasseuses, et obligeant les autorités à lancer un plan. Ce bâtiment des années 30, qui ne peut être rénové, sera détruit dans un an pour laisser s’ériger à sa place un nouvel établissement, les Baumettes III, annoncé pour 2021.
Télé, frigo et douches individuelles
Construite à la place de bâtiments annexes, le nouvel établissement comporte des cellules de 8,5 m2 (9 m2 dans l’ancienne prison) équipées d’une télévision, d’une plaque de cuisson, d’un mini-frigo, de coffres-forts pour ranger les effets personnels et de douches individuelles. Il va aussi permettre d’améliorer le travail des surveillants pénitentiaires. «Un agent dans une coursive aura un maximum de 74 détenus à surveiller, contre 140 aux Baumettes», témoigne Ben, 43 ans, surveillant aux Baumettes depuis 18 ans. « Les douches dans les cellules, c’est énorme, parce qu’on n’aura pas à envoyer les détenus dans une douche : ça va réduire de 50 % grosso modo le travail. » Malgré ces améliorations, les Baumettes II auront déjà atteint leur capacité maximale dès la fin des transferts ce soir. « On aura un taux d’occupation de 140 % », avance même le directeur interrégional des services pénitentiaires Paca et Corse, Philippe Peyron. Qui veut relativiser: « C’est un équilibre. Aujourd’hui, on a des établissements en Paca qui présentent des taux d’occupation insoutenable, notamment à Nice et Toulon avec un taux de 180 %. Il faut les soulager. »