En plein cours, il menace au couteau son camarade
Lundi matin, un élève de terminale scientifique, section sciences de l’ingénieur (SSI) a menacé l’un de ses camarades de classe avec un couteau. Avant de tenter de le poignarder. En plein cours. Retour sur cette journée tendue au lycée Costebelle à Hyères (Var). Peu avant midi, alors que les terminales SSI sont encore en classe, c’est l’agitation. L’un des élèves se lève, et interpelle l’un de ses camarades. Après plusieurs appels, le jeune finit par se retourner. «C’est à se moment qu’il s’aperçoit qu’il tient un couteau à la main, tout en le fixant », décrit l’un des enquêteurs. Avant d’ajouter: « Le jeune visé l’attrape immédiatement au bras. Les deux individus tombent au sol et d’autres élèves interviennent, avec l’aide du professeur, pour le désarmer et l’isoler.»
Vingt-quatre heures de garde à vue
Selon les premiers éléments de l’enquête, aucun contentieux n’existait entre les deux élèves. Ce que confirme le proviseur du lycée, Gérard Aubertel. Face aux policiers, l’auteur de la menace, qui réside à Carqueiranne, aurait confié « qu’il avait subi de multiples brimades en classe de troisième » .Une fois maîtrisé au sein même du lycée, le jeune majeur de 18 ans est interpellé par la police. Sur lui, deux autres couteaux, tous de la marque Opinel. Après 24 heures de garde à vue, il est finalement interné à l’hôpital psychiatrique de Pierrefeu (Var). Pour Gérard Aubertel, le proviseur, cet acte ne fait aucun doute : « Nous faisons face à un élève qui rencontre des soucis psychologiques. Pourtant, il n’y avait pas de signes avantcoureurs. Sur le coup, en classe, il a fait une crise. Heureusement, il a été rapidement maîtrisé. Il n’y a pas de blessé.» Le jeune homme visé présente quelques contusions, « sans lien direct avec le couteau », assure la police. L’un de ses camarades, qui s’est interposé, est lui légèrement blessé à la main.
Une cellule d’écoute ouverte
À la suite de cet événement, le proviseur a souhaité prendre les devants, et immédiatement ouvrir une cellule d’écoute. Gérard
Aubertel s’explique : « Dans ces cas, parler est essentiel. Si les élèves ont besoin d’évacuer, il faut le faire. Pour ça, nous avons fait venir des psychologues au sein du lycée et ouvert ce qu’on appelle une cellule d’écoute. Il y a eu une intervention générale et ensuite, des entretiens individuels pour tous ceux qui le souhaitent. » En ce jeudi de l’Ascension, les élèves bénéficieront du jour férié, du vendredi offert par l’établissement et du week-end. Un long pont pour évacuer et passer à autre chose. « Et si lundi, certains jeunes ont encore besoin de parler ou d’être entendus, la cellule d’écoute sera ouverte le temps qu’il le faudra » souligne le proviseur. Pour l’heure, l’enquête se poursuit et les auditions se multiplient. L’objectif ? Définir si oui ou non, l’auteur de la menace au couteau était pleinement conscient au moment des faits.