Monaco-Matin

Le balcon cède sous son poids, il reste paralysé

À Nice, le sol de l’ouvrage au premier étage s’est dérobé sous les pieds d’un jeune homme de 32 ans, dans la cour d’un immeuble situé au Port. La victime pourrait ne plus jamais marcher

- YANN DELANOË ydelanoe@nicematin.fr

C’était le 24 mai dernier autour de 11 heures, au numéro 18 de la rue François-Guisol, au port. Marcus Bosco, 32 ans, venu rendre visite à un ami qui habite au premier étage de l’immeuble niçois, sort sur le balcon pour en enlever un sac plastique. Quand soudain, l’ouvrage cède sous ses pieds. Il chute lourdement sur le bitume de la cour, plusieurs mètres plus bas. Le verdict est terrible: il y a une forte probabilit­é pour que le jeune homme reste paraplégiq­ue. Hospitalis­é à Pasteur 2, il devait subir, hier, une nouvelle opération, qui pourrait être celle de la dernière chance. « Il y a encore un espoir… On croise les doigts » confiait-il avant-hier, depuis son lit d’hôpital, au côté de sa maman qui est venue en urgence des États-Unis pour être à son chevet.

Socle… en aggloméré !

La faute à un terrible accident qui n’aurait jamais eu lieu si le balcon avait été correcteme­nt conçu. Car une simple planche d’aggloméré de bois, sur laquelle avait été posé un carrelage, constituai­t le sol de l’ouvrage. « C’est incroyable… L’aggloméré a dû se détériorer au fil du temps, avec les intempérie­s… Comment peut-on imaginer que ça puisse tenir?» s’interrogea­it la jeune victime, qui voulait aussi interpelle­r sur le fait que ce drame pourrait se reproduire si d’autres balcons sont conçus de la même manière. Coup du sort, le drame est arrivé juste au moment où un ouvrier s’apprêtait à travailler sur ce balcon: « Quelqu’un venait justement pour y faire des travaux. Il nous a demandé d’enlever ce qui se trouvait dessus… Mon ami a enlevé une chaise pliante, et c’est au moment où j’ai enlevé un sac plastique qui s’y trouvait que le balcon a cédé», explique Marcus Bosco. «Malheureus­ement, je suis mal tombé, sur le bas de la colonne vertébrale… » Pour son avocate Me Véronique Estève, « c’est inouï et scandaleux ! Que fait la propriétai­re ? Apparemmen­t le locataire s’était déjà inquiété de la fragilité du balcon, d’où l’interventi­on de l’ouvrier… Mais comment cette propriétai­re a-t-elle pu louer ce bien sans en garantir la sécurité pour son locataire?» Elle éprouve un sentiment de gâchis par rapport à cette situation : «Au final, ce beau jeune homme, sportif, avec une belle vie, voit cette dernière gâchée par la négligence d’un propriétai­re. Lui qui était agent de protection rapprochée, agent de sécurité notamment pour le VIP Room, qui faisait aussi des photos de mode, ne pourra peut-être plus jamais exercer son métier. De plus, en tant qu’auto-entreprene­ur, il n’a droit à rien. S’il ne travaille pas, il n’est pas payé. Les conséquenc­es sont nombreuses sur sa vie… » Elle évoque des difficulté­s pour joindre l’avocat de la propriétai­re, et obtenir des informatio­ns concernant l’assurance de celle-ci. «L’urgence est de lui verser une provision, pour payer son loyer, les abonnement­s en cours, les soins, tout… » Quand aux suites elles seront aussi judiciaire­s : selon Me Véronique Estève, «une plainte pénale a été déposée».

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(Photos DR) Le jeune homme juste après sa chute, lors de l’interventi­on des pompiers et du Samu. Puis, en bas, à l’hôpital. À droite, le trou dans le balcon en aggloméré.
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