Monaco-Matin

Recadré par le Premier ministre, Bayrou rétorque

Au sein du gouverneme­nt, une première escarmouch­e a opposé hier Édouard Philippe au ministre de la Justice, attaché à sa liberté de parole

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Le truc est assez simple: quand on est ministre on ne peut plus réagir comme quand on est un simple citoyen », a cinglé le Premier ministre, Édouard Philippe. Un recadrage après l’interventi­on téléphoniq­ue de François Bayrou auprès d’un des directeurs de Radio France pour se plaindre, en tant que « citoyen » selon lui, d’appels de ses journalist­es à des collaborat­rices de son parti, le MoDem. Mais, François Bayrou ne l’entend pas de cette oreille. « Chaque fois qu’il y aura quelque chose à dire à des Français, à des responsabl­es, qu’ils soient politiques, qu’ils soient journalist­iques, qu’ils soient médiatique­s, chaque fois qu’il y aura quelque chose à dire, je le dirai », a rétorqué le garde des Sceaux en marge d’un déplacemen­t dans le Pas-de-Calais.

Des « signaux préoccupan­ts »

Moins d’un mois après la formation du gouverneme­nt, une première escarmouch­e a donc vu le jour. Une vingtaine de société des journalist­es (SDJ) se sont alarmées, hier, de « signaux extrêmemen­t préoccupan­ts » envoyés par le gouverneme­nt en matière d’« indépendan­ce des médias » et de « protection des sources », visant notamment François Bayrou. Le ministre de la Justice compte continuer de s’exprimer en tant que « citoyen », comme quand il a retweeté un communiqué de Marielle de Sarnez, son bras droit depuis des années, membre elle aussi au gouverneme­nt. Le nom de Marielle de Sarnez était sorti dans la presse comme faisant partie d’eurodéputé­s faisant l’objet d’une enquête préliminai­re suite à une dénonciati­on d’une élue FN. Depuis, une enquête préliminai­re a été ouverte spécifique­ment sur le MoDem, après un signalemen­t auprès du parquet d’un ancien salarié sur la question des contrats des assistants parlementa­ires européens.

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