Monaco-Matin

LIGUE  / OGC NICE «Gagner ma place»

Mouez Hassen a retrouvé le plaisir de jouer au football à Southampto­n. De retour de prêt, le gardien de 22 ans a conscience de ses erreurs du passé et veut s’imposer dans son club formateur

- WILLIAM HUMBERSET

Panoplie jaune de l’équipe de France sur le dos, Mouez Hassen s’entraîne assidûment depuis quelques semaines. Avec un objectif en tête : montrer son vrai niveau et s’imposer dans son club formateur. A  ans, le Fréjusien promet avoir mûri, grandi pendant son prêt de six mois à Southampto­n. Et ça s’entend. Déterminé, Mouez semble revenir plus fort que jamais.

Mouez, rejoindre Puel à Southampto­n, le coach qui a promu Cardinale à votre place, pouvait surprendre... Ça a surpris beaucoup de monde. Mais il a confirmé ce que j’entendais depuis longtemps sur lui, il voulait me tester. Il ne voulait pas que je me relâche malgré mes qualités. Le problème, c’était ma tête. Il m’a dit que j’avais les qualités pour être tout en haut. Il m’a montré combien il avait confiance en moi. Je ne lui serai jamais assez reconnaiss­ant de m’avoir fait découvrir la Premier League.

Vous aviez ressenti le réel besoin de quitter votre cocon à Nice ? Oui. Quand tu as tes habitudes, tu as toujours quelqu’un pour te passer la pommade. J’avais besoin de changer des choses dans mon environnem­ent, de me retrouver seul pendant six mois. Penser à moi et au foot. Parce que j’ai douté de moi, je ne savais plus si j’avais des qualités ou pas. J’ai connu un an et demi de galère, être dans « la merde » a été un mal pour un bien au final. Il fallait que je travaille plus, j’ai grandi dans ma tête. Je n’ai pas l’impression d’avoir perdu du temps, au contraire.

Vous n’avez pourtant pas disputé la moindre minute avec l’équipe première... Le coach m’avait pris en tant que numéro  et voulait me faire jouer quelques matchs. Mais c’était compliqué en interne, et au final, il n’a pas voulu prendre de risques ni pour lui, ni pour moi. Mais j’ai retrouvé le plaisir de jouer au foot là-bas. Quand je suis arrivé, ils ont vu un gars d’, m tout fin, alors qu’ils ont l’habitude de voir des armoires d’, m dans les cages ! Ils ont presque rigolé. Il m’a fallu un mois d’adaptation après ma blessure au scaphoïde, mais après je marchais sur l’eau ! Je revivais. J’ai fait de bons matchs avec les U, les fans me “kiffaient” ! Je me suis montré à moi-même que j’avais le niveau.

L’Angleterre c’est vraiment différent niveau travail ? Tu t’entraînes quatre fois, cinq fois plus qu’ici. Le matin, c’est petit-déjeuner collectif à  h , séance d’échauffeme­nt de trente minutes avant l’entraîneme­nt, déjeuner collectif ensuite... Le soir, tu peux même choisir ta « box » pour manger chez toi. Et si tu veux t’entraîner à  heures, le camp est ouvert ! Quand tu vois ça, tu comprends que Nice est encore loin de ce qui est fait à Southampto­n, alors que ce n’est pas le plus gros club anglais. Nice mérite d’aller plus haut et là-bas, j’ai compris beaucoup de choses sur l’hygiène de vie, le travail au quotidien... D’ailleurs j’ai poursuivi le travail après la saison avec mon préparateu­r physique personnel, Thomas Chialvo, avec qui je jouais en jeunes.

Qu’avez-vous ressenti face à la saison historique du Gym? Je suis content. Et ça donne envie de faire partie de cette aventure.

Dans quel état d’esprit serez-vous à la reprise du  juin prochain ? Dans mon esprit, il y a déjà deux gardiens en place devant moi. Je suis motivé, prêt à travailler à fond pour gagner ma place. Je veux montrer que je suis meilleur que le numéro  d’abord, et que je peux être meilleur que le titulaire aussi. Mon agent a reçu quelques offres, mais je veux m’imposer ici. Je suis à Nice depuis l’âge de  ans, j’ai fait mes débuts pros dans ce club, il reste dans mon coeur. Je me donnerai toujours à fond pour ce club. Ma jeunesse m’a joué des tours, je n’ai pas accompli ce que je devais accomplir ici. Concurrenc­e ou pas, je suis là pour tout casser. J’ai grandi, ça m’a été bénéfique. Plus personne ne pourra m’arrêter.

Jeune, on vous promettait déjà un grand avenir. Ça vous a mis la pression ? Ça me faisait plaisir, mais ça me mettait la pression aussi. Peut-être que j’avais pris la grosse tête. Avec les médias, la notoriété, tout devient plus facile d’un coup. Mais Thierry Malaspina me l’avait dit plus jeune : « Tu es plus fort que Hugo (Lloris) sur les qualités de gardien, mais tu vas avoir des problèmes dans la tête ». Il avait raison, je n’étais pas assez armé pour gérer ça. J’ai peut-être écouté les mauvaises personnes aussi.

Etre ami avec Cardinale mais aussi en concurrenc­e, c’était difficile à gérer ? Yoan a toujours été plus fort que moi dans la tête. Quand il a joué, il faisait son boulot. Je suis content pour lui de le voir enchaîner. Dire si notre amitié a modifié des choses dans la concurrenc­e, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que ces six derniers mois m’ont permis de me relâcher. Et je n’ai peur de personne.

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