TRANSAT JACQUES-VABRE (DÉPART DU HAVRE LE NOVEMBRE) Dick : « J’y vais pour gagner »
Le skipper niçois, déjà vainqueur à trois reprises, ambitionne de rentrer définitivement dans l’histoire de la course au large
Àcompter de la mi-juillet, Jean-Pierre Dick et son nouveau partenaire de jeu sur cette Transat Jacques-Vabre, Yann Eliès (un pur solitaire, « Figariste » dans l’âme, et qui était également parvenu à le talonner lors du Vendée Globe, qu’il a terminé vont débuter leur programme d’entraînement commun. Des sorties en mer et quelques mises en situation réelles, notamment sur la Rolex Fasnet Race, qui doivent, nécessairement, être riches d’indications sur l’avenir du duo… On a fait un travail de fourmis. Ce qui était vraiment important, c’était de « scanner » le bateau, en utilisant les ultrasons et des méthodes de tapping, pour vérifier la qualité du composite, du carbone. Ça permet d’identifier, éventuellement, les zones de faiblesses de la structure. Mon équipe avait la charge de repérer ça et après, on intervient pour, si possible, rendre le bateau encore plus parfait.
Saint-Michel/Virbac a néanmoins prouvé, sur le Vendée, qu’il était un bateau fiable… Effectivement, on a pas mal gommé les défauts, notamment ceux du début qui, d’ailleurs, nous avaient contraints à l’abandon sur la Jacques-Vabre . Sur le Vendée, on n’a pas eu de mauvaises surprises. Malgré tout, on a réalisé depuis quelques petites modifications, notamment pour essayer d’alléger encore plus le bateau, mais
aussi au niveau des critères de jauge, avec les ratios entre les ballasts et le poids de la quille. C’est très technique, mais ça permet d’optimiser un maximum. Et aujourd’hui, on est prêt pour une nouvelle saison, qui sera d’ailleurs très chargée.
En point d’orgue de cette nouvelle saison, figure évidemment la Transat Jacques-Vabre, courue en double. Quand allez-vous débuter les entraînements communs avec Yann Eliès ? On a déjà commencé à naviguer ensemble, mais la préparation réellement sérieuse débutera à partir du juillet. Après la Solitaire du Figaro, Yann prendra quelques jours de vacances - et moi aussi d’ailleurs - mais ensuite on aura jours très intensifs. On va convoyer le bateau en Angleterre, avant de prendre le départ du Fasnet, qui sera un bon test avant de se projeter sur la JacquesVabre (Le Havre - Salvador de Bahia), l’objectif N° de la saison. En septembre et octobre, on poursuivra les entraînements, au pôle France de Port-la-Forêt. Ensuite, je pense qu’on sera prêt. La Jacques-Vabre, vous l’avez déjà gagnée trois fois. Qu’est-ce qui vous motive encore? C’est important, à plusieurs titres. D’abord, ça fait quelques années que je n’ai pas gagné sur cette Transat et j’ai vraiment envie de renouer avec cette émotion. C’est franchement ce qui me fait vibrer. Et puis, une quatrième victoire serait magique. Maintenant, il faut bosser. Yann est une super-recrue. Il a un talent immense et on devrait apprendre beaucoup l’un de l’autre. Maintenant, il faut que la mayonnaise prenne, car on vient de deux mondes très différents. Lui a un passé de solitaire, et moi, je suis plus issu du monde de la course en équipage. Rien n’est donc joué. Il faut qu’entre nous, ça « matche », ça percute. Voilà pourquoi cette phase d’entraînement sera déterminante.
Jean-Pierre, outre votre actualité de skipper, vous menez également en parallèle un projet de développement de nouvelles unités de course, les « Easy to Fly », projet novateur s’il en est dans le milieu de la voile. Vous pouvez nous en parler ? Ce sont des bateaux assez incroyables. On a lancé cette petite série parce que ça nous permet aussi d’apprendre des choses sur les foilers. Aujourd’hui, ces bateaux de la Coupe de l’América font rêver et j’ai trouvé que c’était intéressant de les rendre accessibles au plus grand nombre. C’est un projet passionnant, initié en , et on a d’ailleurs déjà vendu bateaux…
Avec Yann (Eliès), il faut que ça matche ! ”
Ce sont des engins quasivolants. L’idée de leur réserver un circuit propre vous a-t-elle traversé l’esprit ? On aimerait. Et pourquoi pas à Nice. Ce serait génial. La classe commence à vivre. Et j’espère que ça va se développer encore plus…