Mon voisin le tueur CREEPY
Un ex-détective devenu professeur en criminologie s’installe avec son épouse dans un nouveau quartier, à la recherche d’une vie tranquille. Alors qu’on lui demande de participer à une enquête à propos de disparitions, sa femme fait la connaissance de leurs étranges voisins. Le Secret de la chambre noire en mars, Avant que nous disparaissions probablement en octobre et… entre le film d’amour fantomatique et l’arrivée des Aliens voilà aujourd’hui le polar Creepy. C’est une évidence : Kiyoshi Kurosawa tourne à un rythme effréné et se plaît à varier les registres. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne se répète pas, la mauvaise est que certaines de ses productions font un peu bâclées et donnent l’impression, malgré un talent de mise en scène indéniable, de passer à côté de grands films. En témoignent certaines longueurs et une fin à rallonge de cette histoire de meurtres et de manipulations, d’hypnoses, aux explications aussi obscures que son sujet. La part de surnaturel reste elle-même en suspens et fait regretter que l’auteur de Kaïro ne s’engage pas plus fermement sur la voie de l’horreur, celle ouverte par son compatriote Hideo Nakata remarqué par The Ring et Dark Water… Peu de sursauts donc, mais une atmosphère suffocante adoubée par un travail sonore remarquable et des personnages charismatiques. À la fois homme maladroit mais en réalité tueur démoniaque, Nishino ; interprété par un déroutant Teruyuki Kagawa est la principale attraction de ce Creepy. Sans être explosif, l’affrontement psychologique entre cet homme aussi étrange que dangereux et son jeune voisin hanté par son passé de policier, demeure savoureux tout en laissant un goût d’inachevé en bouche.