Dernière ligne (extrême) droite pour Olivier Bettati
A l’occasion d’un dernier meeting de campagne, le candidat frontiste est venu défendre son programme à la salle Saint-Exupéry de Menton, accompagné de Marion Maréchal Le Pen
Dernier meeting de Marion en Paca», pouvait-on lire en annonce de l’événement sur les réseaux sociaux. À se demander qui était, au fond, le candidat de la 4e circonscription à se présenter hier devant ses électeurs, salle Saint-Exupéry. Celui qui se revendique « divers droite » soutenu par le Front national, ou la petitefille de Jean-Marie Le Pen tant sur le plan génétique que spirituel ? Au final, c’est bien Olivier Bettati qui prend la tête du cortège pour rejoindre la scène, sur une musique triomphale. Face à une centaine de militants et sympathisants assis sagement, drapeaux français intercalés entre les sièges.
Être de droite, c’est…
« Nous sommes dans une époque où pour ne pas changer d’avis, il faut changer de parti », amorce-t-il, référence à peine dissimulée à son propre départ de l’UMP. Avant d’enchaîner sur sa vision personnelle de la droite, anaphores à l’appui. Être de droite c’est… « vouloir expulser les fichés S », «être fiers de notre passé», «vouloir un État régalien fort», « ne pas choisir Bayrou, qui n’est autre que la version béarnaise de Christiane Taubira ». C’est, aussi, « n’avoir aucune complaisance avec les passeurs ». Un thème auquel la grande majorité du public se révèle être sensible, eu égard à l’applaudimètre. « Quand j’ai parlé des problèmes de l’économie, du tourisme, des transports, de la restructuration de la Carf, j’ai à chaque fois obtenu une seule et unique réponse de mon adversaire: “Moi, je suis en marche ” », grince-t-il. Arrivant à la conclusion que « le front républicain est dorénavant ici. C’est nous ! » Appelant plus que jamais à une « recomposition de la droite », entamée, à ses yeux, par Marion Maréchal Le Pen, lors de la campagne des Régionales. Ovation pour la (future ex) députée du Vaucluse. Qui saisit le bâton de parole - pour ne plus vraiment le quitter. Se livrant - avec délectation - à une démolition en règle du président Macron. Pour mieux partir en bataille contre l’abstention. « L’électorat de droite est celui qui s’est le plus démobilisé. Plus d’un électeur sur deux du FN n’a pas voté.» Lassitude? Déception? Écoeurement? « Il n’y a pas d’excuses, tranche-t-elle. Parce que nous sommes des patriotes et nous n’avons de cesse de le revendiquer. Nous n’avons pas le droit de nous abstenir quand nos familles meurent dans les attentats, quand le pays est envahi par des exilés économiques, quand il s’islamise, quand des paysans se suicident… » Des enjeux qui, selon, elle, ne sont nulle part évoqués depuis l’élection d’Emmanuel Macron. « La moralisation de la vie politique, personne n’est contre. Mais peut-être n’est-ce pas là un sujet central », clame Marion Maréchal Le Pen. «Qui va se battre face aux faux humanistes, si ce n’est le FN ? Sûrement pas Les Républicains… Ou peut-être que si, finalement. Quand on n’est plus que dix, on reconsidère les choses », ironise-t-elle. Avant de placer son public désormais survitaminé - face à une alternative. « Le choix sera très simple : soit une énième candidate baignera parmi les autres, soit une voix dissidente s’élèvera et mettra l’immigration et l’identité au coeur du débat », exposet-elle. Invitant, de manière plus directe, à voter Olivier Bettati: « S’il est élu, il ne vous décevra pas. Et il ne me décevra pas.» Galvanisé par la confiance de sa «chère Marion », le candidat s’égosille : « Merci mes amis, du fond du coeur. Je compte sur vous. Dimanche, tous ensemble, nous allons gagner!» Puis l’on chante la Marseillaise, sans en oublier le refrain. « Marchons, marchons… »