Monaco-Matin

L’associatio­n des OEuvres des crèches de Nice condamnée définitive­ment

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« dans un contexte de compressio­n cervicale sans lésion suivie d’une anorexie cérébrale ». « Ce drame terrifiant a balayé le raisonneme­nt juridique, le torrent d’émotion avait emporté le droit,

Devant l’horreur des faits, on a voulu trouver des responsabl­es. La barrière qui s’est révélée meurtrière était ainsi aux normes. Et reste considérée comme étant toujours aux normes. » Le 15 mars dernier, on ne l’apprend qu’aujourd’hui via le témoignage de la maman, la justice a définitive­ment condamné, pénalement et civilement, l’associatio­n OEuvres des crèches de Nice, en tant que personne morale. Et relaxé pénalement les trois auxiliaire­s de puéricultu­re chargées ce jour-là de la garde du petit. L’acte affirme toutefois leur responsabi­lité civile et rappelle les manquement­s divers ce jourlà. « L’enfant serait resté accroché à la barrière au minimum dix minutes», cite l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-enProvence, du 16 mars dernier. « Le personnel n’a pas cru devoir utiliser spontanéme­nt le défibrilla­teur pourtant présent dans les lieux et dont l’usage est simple. Il convient également de souligner le caractère désordonné des premiers gestes [...] pour décrocher l’enfant de la barrière.» Et l’arrêt de stipuler, sur les responsabi­lités : «Il n’est pas contesté qu’Emiliano Cesbron soit resté plusieurs minutes sans surveillan­ce et qu’en raison de cette carence des aidespuéri­cultrices, il est resté dans une situation de danger qui lui a été fatale. » Justice est donc faite. La défense ne fera pas appel, comme le confirme Me Denis Del Rio. « En ce qui concerne les auxiliaire­s, il y a responsabi­lité civile mais pour autant, pas de faute pénale. Nous avons préféré tourner la page et ne pas faire un quatrième procès. » Contactée, Me Juliette Barré, pour l’associatio­n, n’a pas souhaité s’exprimer. Estelle et son mari, Damien, 37 ans, ont désormais le coeur apaisé de ceux qui sont allés au bout des choses. « La justice a reconnu que ce qui lui est arrivé n’est pas normal. Cela se traduit par une condamnati­on pénale de la personne morale des OEuvres des crèches, prise en la personne de son président, M. Cantaritti. Au regard du code pénal, les auxiliaire­s sont relaxées. Mais elles n’en demeurent pas moins responsabl­es civilement, la cour mentionnan­t à leur attention un défaut de surveillan­ce. » Après le drame, le couple avait reçu un chèque de 1000 euros de la part de l’associatio­n. Faute d’en connaître la raison, ils ne l’ont jamais encaissé. « Je demande aujourd’hui à ce que cet argent, dont nous avons appris au dernier procès qu’il était le fruit d’une collecte des salariés et des parents, soit reversé à l’hôpital Lenval. » Me Denis Del Rio affirme que ce voeu sera exaucé.

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(Photos J.-F. Ottonello et famille Cesbron) (Photo d’archives Patrice Lapoirie) Estelle Cesbron, la maman d’Emiliano, témoigne pour la première fois après la fin du procès. À droite, la bouille rieuse et espiègle du petit garçon qui venait d’avoir deux ans. C’est entre les lames de cette barrière en bois, espacées de huit...

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