Echange de gifles
Une affaire de violence entre un homme et une femme a été évoquée devant le tribunal correctionnel en l’absence du prévenu, toutefois représenté par son conseil. L’histoire prend forme le 28 août dernier, dans le périmètre du Twiga, la discothèque du Larvotto. Un Français de 26 ans, gérant de société à Neuilly, d’après la victime, l’aurait abordée et frappée violemment. Les claques occasionnent une importante blessure au niveau de la tempe et il en résulte sept jours d’ITT. Elle décrit un agresseur alcoolisé, virulent et insistant qui se trouvait aux abords de ce lieu incontournable de la nuit à Monaco. « Le prévenu, ajoute le président Florestan Bellinzona, déclare dans sa déposition s’être interposé au cours d’un différend entre la jeune femme et un ami à lui. Puis il énonce une seconde version où il mentionne une altercation verbale avec la plaignante. Il reçoit une gifle et il lui en rend deux. Si le casier monégasque de ce monsieur est vierge, le relevé français comporte deux condamnations pour vol et dommages. » La représentante du parquet général n’apprécie pas cette manière de remettre une femme à sa place, afin de démontrer qu’elle ne peut échapper ni au regard ni à l’emprise de l’homme qui est en face. « À l’issue de la dispute, rappelle le procureur Cyrielle Colle, quand le prévenu est entendu à Monaco, il raconte d’abord qu’il est avec des compatriotes et il parle de son copain. Puis il est tout seul. S’il n’a pas d’antécédent en Principauté et qu’il aime faire la fête, on adopte un autre comportement. On ne drague pas une jeune femme en lui mettant des gifles. » Dix jours d’emprisonnement assortis du sursis seront requis. Me Hervé Campana distillera toutes les subtilités de sa ligne de défense dans sa déclaration : « Pas question de plaider la légitime défense pour mon client mais la relaxe ! Certes, il n’a pas volé sa gifle en réponse à un comportement discourtois. L’accusatrice ne dépose pas plainte et ne va pas au CHPG. Si un fonctionnaire de police constate qu’une personne souffre, il la conduit aussitôt à l’hôpital ! Le lendemain, elle va voir un médecin. Le certificat médical fait état de lésions et elle se rend à la Sûreté publique. Est-ce qu’une simple gifle entraînerait une si longue ITT ? » Et de poursuivre : « Si cette même femme avait eu sept jours d’arrêt, elle serait à cette barre pour réclamer des dommages. Or, elle s’est affichée le jour après sur Facebook en très hauts talons et jupe cintrée. Alors requalifiez les faits en simple contravention. Cette personne était ivre. Et mon client, sous l’effet de l’alcool, a commis une erreur. Clémence ! » Le tribunal condamnera le prévenu à une peine d’amende de 400 €.