Monaco-Matin

« On a écrit avec la musique de Bacri »

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Entre le scénario et les acteurs, qui influence qui ? Avez-vous écrit un rôle pour Bacri ou est-ce venu au fur et à mesure ? Éric Toledano : « On avait commencé à réfléchir mais on manquait d’énergie. On sortait de deux films durs à porter, Intouchabl­es parce que c’est un succès qui vous dépasse et Samba parce que c’est un sujet dur. On a écrit dix pages, on a été prendre un café avec Jean-Pierre Bacri et on a dit : “Que feriez-vous s’il vous arrivait ça ?” On est allé chercher l’énergie chez lui. S’il ne nous aimait pas, ce n’était pas la peine de poursuivre… Sa réputation est de dire non très vite, il n’aime pas faire attendre et il ne fait beaucoup de film. On ne voulait pas qu’il nous dise non. Chez nous, l’envie était déjà là. »

Est-ce votre mode opératoire habituel ? Olivier Nakache : « On avait fait pareil avec Omar (Sy), et aussi avec Tahar Rahim. On sait très bien que tout est soumis à leur décision sur le script, alors on va les voir en amont, et ensuite on régule, on affine en fonction de leurs enthousias­mes. Cela donne une facilité de créer, on nous dit souvent : “Ah, c’est du surmesure pour Bacri ou pour Omar...” En fait, on a écrit avec leur musique en tête pendant un an et demi. On essaie de faire vivre un personnage au plus proche de l’incarnatio­n de l’acteur. Quand on part sur le rail d’un scénario, on ne pense à personne d’autre. Là, la musique était tellement particuliè­re. Bacri, c’est un acteur qui est fort, qui n’a pas besoin d’en faire beaucoup. On connaît son caractère bougon, râleur, à la fois dans la comédie et dans le drame. C’est là où on voulait situer le film. »

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