LR : six Macron-compatibles suspendus mais pas exclus
Le bureau politique des Républicains, transformé pour l’occasion en conseil de discipline, a finalement choisi, hier, de ne pas trancher dans le vif sur le sort des six responsables LR pro-Macron, la décision de leur éventuelle exclusion étant renvoyée à l’automne. Il a par ailleurs fixé aux 10 et 17 décembre les dates de l’élection, par scrutin électronique, du nouveau président de LR. Un Premier ministre, trois ministres, un questeur de l’Assemblée nationale et le coprésident du groupe des «Constructifs»: Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Thierry Solère et Franck Riester attendaient le verdict mais LR a préféré se donner un peu de temps face aux profondes divergences entre partisans d’une «clarification» (c’està-dire l’exclusion) et tenants du «dialogue», symptomatiques de la ligne de fracture au sein d’une droite encore sonnée par sa défaite électorale. « Décider en plein milieu de l’été de couper des têtes aurait été perçu comme archaïque par l’opinion même si bon nombre de militants sont sur la position dure» défendue par Laurent Wauquiez, déjà tout à son objectif de s’emparer du parti, Eric Ciotti et Nadine Morano, explique une source LR.
Jean Leonetti dans la commission
Concrètement, une commission composée des anciens ministres Patrick Ollier et Jean Leonetti et de l’actuelle vice-présidente du parti Isabelle Le Callennec est chargée d’instruire le cas des six accusés, qui seront « entendus » par ladite commission. Mais les débats se sont étirés en longueur – près de trois heures avec des moments de « tension » selon des participants –, certains membres du bureau politique, tel l’ancien patron de l’UMP Jean-François Copé, plaidant pour que Les Républicains actent, dès hier, le fait que les six hommes s’étaient mis d’eux-mêmes « en dehors du parti ». Du coup, en attendant la décision définitive de la commission spéciale qui interviendra « à l’automne », le bureau politique, qui a connu l’affluence des grands jours, a décidé d’aller plus loin que la décision initialement concoctée par le secrétaire général Bernard Accoyer. Au départ, seuls Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu ont été suspendus de leurs fonctions exécutives au sein du parti. Les deux hommes étaient jusqu’à présent respectivement président de la fédération LR du Nord et secrétaire départemental de la fédération LR de l’Eure. Face à l’insistance de certains « durs », ce sont finalement les six responsables qui sont « suspendus de leurs fonctions » au sein de LR, puisqu’ils se sont « placés hors des règles de notre mouvement », selon le communiqué officiel du parti.