Monaco-Matin

«Le Conseil national ne joue plus son rôle»

Lors d’un point presse organisé hier, le leader d’Horizon Monaco Laurent Nouvion et ses collègues ont livré leur vision peu reluisante de ce qu’est devenu le parlement monégasque

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin. fr

Un «absentéism­e record», une «absence complète de la présidence» du Conseil national. L’ex-président Laurent Nouvion, Claude Boisson, Béatrice FreskoRolf­o, Christian Barilaro et Alain Ficini déballent leurs quatre vérités. D’abord sur le départ d’Albert Croesi de son poste de délégué à la priorité nationale – il est devenu entre-temps Monsieur Apolline –, sans personne pour le remplacer à ce jour:« J’ai écrit à la présidence pour demander quelle est la réflexion et qui sera en charge de la priorité nationale», signale Laurent Nouvion. L’ex-président balance: «Les élections de 2013 ont bien eu lieu. Ce n’est ni un rêve ni un cauchemar. Les élus d’aujourd’hui ont bien signé les engagement­s programmat­iques, dont la nomination d’un responsabl­e de la priorité nationale. Mais ils semblent aujourd’hui frappés d’amnésie.» Il enchaîne: «On assiste à une fin de législatur­e crépuscula­ire, avec une absence complète de prise de position, de contrepoid­s politique, de suivi des dossiers…» S’il reconnaît une actualité législativ­e dense, il dénonce ce qu’il considère comme une absence de la présidence du Conseil national: «On se demande ce qu’ils font, on a l’impression que le Conseil est devenu un service du gouverneme­nt. C’est un gâchis. C’est une institutio­n incontourn­able à Monaco et elle ne joue pas son rôle.»

Cible commune

Horizon Monaco vise ainsi la même cible que l’Union monégasque (voir Monaco-Matin de jeudi dernier) :la loi sur le financemen­t des campagnes, demandée par le Greco dans le cadre de la transparen­ce et de la lutte anticorrup­tion «de façon à ce que les campagnes ne soient pas financées par un certain nombre de boutiques obscures», selon Nouvion. «Ce texte permettrai­t à n’importe quel Monégasque de se présenter, indépendam­ment de ses moyens», explique Christian Barilaro. L’ex-président renchérit: «Quelle n’a pas été notre surprise de constater que l’assemblage majoritair­e n’en veut pas. Comment peut-on aujourd’hui argumenter politiquem­ent pour ne pas voter cette loi en urgence en juillet? Je demande une explicatio­n publique des responsabl­es du Conseil national.» Sur Apolline aussi, ça canarde. Même si ces élus reconnaiss­ent que le gouverneme­nt «a pris la mesure» de ce qui se passe, « probableme­nt grâce à l’interventi­on du prince souverain», Laurent Nouvion dénonce l’absence de ligne dans le budget rectificat­if, mais aussi d’informatio­n. «Il ne faut faire l’économie d’aucun débat. Il nous faut une photograph­ie précise de la situation: combien doit-on reloger de Monégasque­s en urgence? Combien d’appartemen­ts ont été loués dans le privé pour nos compatriot­es ? Qu’on nous informe! Car cela va perturber les commission­s d’attributio­n des logements pendant les trois ou quatre années à venir!»

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