Pascal Gilli fait chevalier de la Légion d’honneur
Ce policier Niçois a consacré sa vie au service des autres. Commandant la Compagnie départementale d’intervention, il était en première ligne le soir de l’attentat face au terroriste
La trajectoire du major Pascal Gilli, 54 ans, fait partie de celles qui méritent d’être honorées. Le policier était responsable du dispositif de sécurité le soir du 14 juillet 2016 à Nice. Un an plus tard, vendredi dernier, il a été élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur, dans la promotion du 14 juillet 2017. « C’est une double grande émotion, confie le patron de la Compagnie départementale d’intervention des Alpes-Maritimes. Cette distinction m’a été attribuée pour ma carrière, mais aussi pour mon parcours personnel. Je suis honoré, touché. » Et quel parcours ! Ce Niçois gravite dans le milieu associatif depuis 27 ans. Sapeur-pompier volontaire, il est depuis treize ans président de l’amicale des sapeurs-pompiers de Nice. Il a été jusqu’à l’année dernière administrateur de l’Olympic Judo Nice.
Le parcours d’un «bacqueux»
Pascal Gilli, 34 années de service, entré dans la police le 3 octobre 1983, c’est aussi le parcours d’un homme de terrain, d’un « bacqueux » pur souche. En 2002, alors qu’il patrouillait avec ses collègues de la brigade anti criminalité (BAC), il avait été appelé sur un braquage d’un fourgon de la Brink’s avenue Sainte-Marguerite, à l’ouest de Nice. Prenant en chasse les trois malfrats, il avait reçu une balle de 11.43 en plein visage. Le visage a muri, mais la cicatrice est toujours bien présente sur la pommette droite. Témoin de l’engagement de ces policiers
qui risquent leur vie chaque jour. Ce soir de 14 juillet, le commandant de la Compagnie départementale d’intervention s’est retrouvé en première ligne face au camion. « J’ai vu les soubresauts du camion qui roulait sur les corps, le civil accroché à la portière pour tenter de l’arrêter. Mes hommes et moi avons progressé en direction du véhicule et nous avons abattu le chauffeur dès que cela a été possible Sans blesser aucun passant. Je suis fier de tous mes fonctionnaires qui ont été exceptionnels ce soir-là et les mois qui ont suivi. » Le major Pascal Gilli se souvient du stress, de l’intensité de cette soirée, de l’aide apportée aux blessés. Il reste très marqué. La vie de Pascal Gilli, c’est également un engagement familial fort au service de l’État, une femme policière, un fils pompier volontaire aujourd’hui policier à la Sûreté de Monaco. Et un père sapeur-pompier professionnel décédé en service commandé en 1963 sur la promenade des Anglais alors que Pascal n’avait que trois mois. Il lui dédie cette distinction avec émotion.
« Un mec bien »
Le policier a également assuré le service d’ordre de l’Euro 2016, à la tête de 90 hommes. Il est par ailleurs vice-président départemental et secrétaire départemental de l’association de l’Ordre national des membres du Mérite (ONM), dont il est chevalier. « Pascal Gilli, si je devais le définir, et pardon pour la formule, c’est juste un mec bien », résume en une phrase François Jacquot, président départemental de l’ONM, « heureux d’avoir pu contribuer à cette distinction ». Ce grade de chevalier est d’autant plus important qu’il a été attribué dans une promotion «exceptionnellement resserrée», souligne la Grande chancellerie de la Légion d’honneur, de 101 personnalités, parmi lesquelles Philippe Pradal, premier adjoint au maire de Nice (lire ci-dessous). Pour mémoire, en 2012, la première promotion du quinquennat de François Hollande comptait 528 noms, la dernière, le 16 avril 2017, en comptait 562 ... Le choix d’une liste courte a pour but de « renforcer la valeur symbolique de la plus haute distinction française », a précisé l’Élysée.