Monaco-Matin

Macy Gray: « J’arrête la soul pour chanter du jazz »

- PROPOS RECUEILLIS PAR R.Y. ryvon@nicematin.fr

Chanteuse et diva américaine imprévisib­le, Macy Gray nous donne rendez-vous à 18 h 30 et nous pose un lapin… L’interview prévue a finalement lieu, à l’arrache, vers 22 heures – plus d’un quart d’heure après la fin de son concert étonnant. Un show où elle a offert au public, avant-hier soir, sa version de My Way .Unpeuàlama­nière de Nina Simone. Parce que je suis en France. Je veux démontrer au public que je ne suis pas qu’une chanteuse de soul, de R’n’B, de funk ou de hip-hop. J’en ai marre de tout ça ! On s’est moqué de moi, quand j’étais plus jeune, à cause de ma voix aiguë. Maintenant que je la maîtrise, je veux l’utiliser pour chanter du jazz. C’est pour cela que j’ai demandé à Russel Malone, le guitariste de Diana Krall, de m’accompagne­r sur mon dernier disque. Toutes mes chansons peuvent devenir du jazz. Alors, pour en revenir, à My Way, c’était un clin d’oeil à votre idole Claude François, et aussi bien sûr à Frank Sinatra. C’est une de mes chansons préférées.

Pourtant, vous avez encore une soul attitude ? Pour moi, la soul attitude, c’est Marvin Gaye ou Aretha Franklin. Je suis une grande fan de leur musique. J’essaie d’avoir une soul attitude, comme vous dites, face à un microphone. Il faut que je m’imprègne de la musique pour créer cette atmosphère. Mais je vous le répète, il n’y a qu’une seule reine de la soul : c’est Aretha. J’espère que mon public retiendra quelque chose de moi, mais c’est encore trop tôt pour le dire. Je vais tout faire pour rester pure musicaleme­nt. Peu importe si je vends des disques ou pas : je veux créer un nouveau son. Je préfère qu’on me compare à Billie Holiday. J’ai créé Macy Gray, mais avant j’étais une chanteuse de jazz qui se produisait dans des clubs. Maintenant, j’espère utiliser cette notoriété pour retrouver mon authentici­té. Même si je ne renie pas mon histoire, comme j’ai essayé de le prouver [mercredi soir] à Juan.

Il a fallu quand même réveiller le public ? J’ai eu un peu de mal au début, c’est vrai. Mais ensuite, le public a joué le jeu. Il a même chanté. J’ai gagné mon pari. Mes musiciens y sont pour beaucoup.

Quelles sont vos idoles dans le jazz ? Je vais être franc : Miles Davis et Wayne Shorter. Pourquoi ? Parce que leur instrument sonne un peu comme une voix. Ils chantent avec leurs instrument­s – sans dire un mot.

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Pourquoi cette reprise ?

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